Singulier | Pluriel |
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hippopède | hippopèdes |
\i.pɔ.pɛd\ |
hippopède \i.pɔ.pɛd\ féminin
La proportion : voici donc la grande invention grecque, passant, glissant d’une région à une autre : arithmétique, quand deux ou plusieurs fractions s’égalisent ; géométrique, par le théorème de Thalès ; presque algébrique, tant les suites de rapports servent aux mathématiciens grecs, des origines aux dates les plus tardives, de langage universel pour la démonstration ; musicale, par les intervalles chiffrés de la gamme, dont nous discuterons encore longtemps, sans doute, pour décider qui commença, dès l’origine, du Pythagoricien qui évalua l’harmonie sur des cordes vibrantes ou de celui qui compta des fraction préalables pour les appliquer sur elles ; astronomique, par une même harmonie des sphères, – qui chantera des louanges suffisantes pour célébrer le talent d’Eudoxe, dont l’hippopède, si tôt et presque à partir de rien dessinée, sauva l’errance apparemment bouclée des planètes ? – mais aussi par les rapports comptés sous les ombres du gnomon debout ; cosmogonique, par les mélanges titrés des éléments de l’univers ; physique, par les proportions définies partout par rapport aux états physiques premiers de la matière, terre, eau, air et feu, chez Empédocle ; chimique même, par les mêmes proportions réglées de toutes choses en toutes choses, chez Anaxagore de Clazomène ; et médicale, dans le corpus hippocratique…— (Michel Serres, Les Origines de la géométrie, 1993, ISBN 978-2-0812-6070-2, page 328-329)