Singulier | Pluriel | |
---|---|---|
Masculin et féminin |
inappréciable | inappréciables |
\i.na.pʁe.sjabl\ |
inappréciable \i.na.pʁe.sjabl\ masculin et féminin identiques
Ces deux objets se ressemblent tellement que la différence en est presque inappréciable.
Très loin, très loin seulement, à d'inappréciables profondeurs d'horizon, on apercevait une déchirure, un jour entre le ciel et les eaux, une longue fente vide, d'une claire pâleur jaune…— (Pierre Loti, Le Roman d'un enfant, 1890)
Un remous la ramena à la surface, un autre l'attira violemment en bas. Cela dura un temps inappréciable.— (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
Je me souviens de la stupeur qui avait fait suspendre pendant un temps inappréciable, mais très net, le salut de bon ton que le notaire de Vauvenargues faisait à mon père au moment où grand'mère lui dit froidement : « Mon fils ! » en le lui présentant.— (Jean Giono, Mort d’un personnage, 1949)
Ils y furent attirés par une rade sûre, commode & qui pourroit contenir mille vaisseaux de guerre. Cet avantage inappréciable y fit jetter les fondemens de la ville de Port-Royal .— (Guillaume-Thomas Raynal, Histoire philosophique et politique des établissemens & du commerce des Européens dans les deux Indes, tome V, Amsterdam, 1773, page 232)
Quel plaisir, saperlipopette, peut-on éprouver à jouer les tyrans, quand on a une haute situation, de la fortune, une intelligence magnifique et le don inappréciable d’y voir clair !— (Léon Daudet, Souvenirs littéraires – Devant la douleur, Grasset, 1915, réédition Le Livre de Poche, page 104)
« Tu es un homme ; par le fait de ta simple humanité, pour les autres, tu es encore inappréciable. »— (Pierre Drieu La Rochelle, Le Feu follet (1931))
« C’est un portrait du maître, et, ce qui en fait une pièce d’une valeur inappréciable, c’est qu’il est non seulement signé, mais daté de 1669, année de la mort du peintre.— (Georges Simenon, Les 13 Mystères, Fayard, 1932, réédition Le Livre de Poche, page 97)
Et comme il advient toujours que nous ne reconnaissons qu'après les avoir perdus, la valeur de certains avantages, rien de tel qu'un séjour en U.R.S.S. (ou en Allemagne, il va sans dire) pour nous aider à apprécier l'inappréciable liberté de pensée dont nous jouissons encore en France, et dont nous abusons parfois.
Dans une chambre meublée d’Aurillac, je l’affirme, aux environs de 1945, cette course aura d’inappréciables conséquences.— (Jean-Paul Sartre, Les mots, 1964, collection Folio, page 206)