instillation

Du latin instillatio.

instillation \ɛ̃s.ti.la.sjɔ̃\ féminin

1. (Médecine) Action de faire couler goutte à goutte.
   • Ces hommes en vinrent à négliger de plus en plus souvent les règles d’hygiène qu’ils avaient codifiées, à oublier quelques-unes des nombreuses désinfections qu’ils devaient pratiquer sur eux-mêmes. Il leur avait paru d’avance épuisant de retourner dans quelque local pour se faire les instillations nécessaires. Là était le vrai danger, car c’était la lutte elle-même contre la peste qui les rendait alors le plus vulnérables à la peste. — (Albert Camus, La Peste, 1947)
   • Pour aider au diagnostic, au-delà des conséquences oculaires plus facilement observables, un simple test de sensibilité de contact au coton ou à l’esthésiomètre peut s’avérer utile, ainsi que l’instillation d’un collyre mydriatique légèrement irritant. — (Site de l’association Keratos, 2007)
   • Verser par instillation.
2. (Sens figuré) Mesure faisant pénétrer progressivement une idée, un sentiment, etc., dans l'esprit d'une personne ou d'une collectivité.
   • Ce dont il ne se rend pas compte, le peuple, abruti et drogué qu'il est par l'école, par les instillations quotidiennes de haine de soi, par la télévision, les jeux vidéos, les divertissements de masse et la sonorisation forcée, c'est qu'il sera le prochain à être mangé . — (Renaud Camus, « Message de Rémi Gration : “Je suis le désespoir des hamsters” » (2017), dans Le Grand Remplacement, 6^e éd., La Nouvelle Librairie, 2021, page 522)

• instiller
• stillation

(Dans ce mot et dans le suivant, on prononce les L.)

• France (Lyon) : écouter « instillation  »

• Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (instillation), mais l’article a pu être modifié depuis.