introniser \ɛ̃.tʁɔ.ni.ze\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)
Ce prince fut sacré et intronisé.
On lui fit prêter le serment avant de l’introniser.
À peine le pape fut-il intronisé qu’il voulut bénir la ville de Rome.
Née en 1983, sur une idée de Jean-Philippe Lecat et à l’initiative des viticulteurs du cru, cette confrérie intronise des « baillis de Pommard ». Ruban : rouge, bleu et or. Insigne : une médaille. Haut lieu : le caveau communal de Pommard.— (Jean-François Bazin, Le Vin de Bourgogne. Éditions Dunod, 2015. Chapitre « L’art de vivre bourguignon », sous-chapitre « Les confréries bourguignonnes », paragraphe « Souverain bailliage de Pommard ».)
On nous dit qu’il faut remettre la Russie dans le jeu. Mais quel intérêt y a-t-il à introniser à nouveau un pays dont le but avoué est la destruction de l’ordre international et le ralliement de toute l’Europe à son régime militaro-policier ?— (Galia Ackerman et Françoise Thom, tribune « Inviter Poutine en France, c’est le conforter dans ses positions agressives ». Le Monde no 23190, 2 août 2019, page 28.)
L'édition de 1778 du Dictionnaire de l’Académie françoise mentionnait, en page 661 du tome I[1], que ce verbe n’avait « d’usage qu’en parlant de la cérémonie qui se fait quand on met un évêque sur son siège épiscopal, lorsqu’il prend possession de son église ». Cette restriction persiste dans la nouvelle édition augmentée publiée en 1802, en page 830 du tome I[2], puis dans celle de la 6e édition, en 1835, en page 54 du tome II[3]. L’extension de sens apparaît dans la 7e édition de 1878, en page 56 du tome II[4], avec priorité donnée, cette fois, au placement d’un prince sur un trône, l’intronisation d’un souverain pontife n’étant mentionnée qu’en second, tandis que le sens originel, relatif aux évêques, est cité en troisième position.
Émile Littré, quant à lui, fait apparaître l’acception « Établir, donner la place souveraine. » en second, après le sens traditionnel, dans le tome III du Dictionnaire de la langue française, en 1874[5].
Prosper Poitevin, quant à lui, s’il limitait encore le verbe, en 1868, dans la seconde édition de son Nouveau dictionnaire universel de la langue française, à la cérémonie d’installation d’un évêque et de prise de possession de son église, citait cependant comme premier sens[6] pour le substantif intronisation, précédant immédiatement le verbe, la « partie de la cérémonie du couronnement d’un souverain » et le « moment où le souverain couronné se place sur le trône ». Il citait en outre, après l’acception relative à l’installation d’un évêque, un sens figuré et familier, s’appuyant sur une citation non identifiée attribuée à Honoré de Balzac : « Quelques journaux l’intronisaient parmi les illustres acteurs. »
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