jeu des grâces

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Étymologie

(1830) Jeu nommé ainsi car il était censé développer la grâce gestuelle, notamment chez les jeunes filles[1]. La première attestation, indirecte, se trouve en anglais (« game of the Graces ») dans une lettre de William Wordsworth datée de septembre 1830[2]. Le jeu des grâces a été appelé antérieurement jeu des cerceaux volants[3] (1826).

Locution nominale

Singulier Pluriel
jeu des grâces jeux des grâces
\ʒø de ɡʁɑs\
Le jeu des grâces (gravure de 1897)

jeu des grâces \ʒø de ɡʁɑs\ masculin

  1. (Désuet) Jeu de plein air destiné surtout aux jeunes filles qui consistait à se renvoyer un ou deux petits cerceaux à l’aide de deux baguettes, pratiqué essentiellement de la fin de la Restauration à celle de la Belle Époque.
    • Sur la verte pelouse qui s’étendait devant une belle villa située aux environs de Toulouse, quatre jeunes filles s’ébattaient joyeusement. Deux d’entre elles jouaient à ce ravissant jeu des grâces si justement nommé, et leurs tailles souples et charmantes se prêtaient sans effort aux mouvements variés que nécessitent l’envoi et la réception des jolis cerceaux de velours. — (Ernest Billaudel, Les scrupules de Christine, Charpentier, 1877, page 112)
    • Or, perdues en les lueurs de cette vesprée, sur le gazon, jouaient, au Jeu des Grâces, trois enfants blondes, – oh ! quatorze, douze et dix ans à peine, innocence ! – Eulalie, Bertrande et Cécile Rousselin, quelque peu folâtres en leurs petites robes d’orléans noire. Riant de plaisir, en ce deuil, – n’était-ce pas de leur âge ? – elles se renvoyaient, du bout de leurs bâtonnets d’acajou, de courts cerceaux de velours rouge festonnés de liserons d'or. — (Auguste de Villiers de L’Isle-Adam, Histoires insolites : Le Jeu des Grâces, Librairie moderne, 1888, pages 43-49)
    • Il y a trente ans, elles vivaient dans l’ombre de leurs mères, n’osaient parler ni franchir sans chaperon leur seuil et bornaient leur sport au jeu des grâces. Elles sortent seules aujourd’hui, vont à cheval de Paris à Cannes, et les conditions économiques de la vie les contraignent d’envisager un avenir où le mari ne sera peut-être pas. — (Gonzague Truc, Ordre ancien et monde nouveau, Comœdia, 07/05/1929, page 3)

Variantes

Traductions

Voir aussi

Références

  1. Louis-Nicolas Bescherelle, Les jeux des différents âges chez tous les peuples du monde, G. Havard, 1851, page 31
  2. Alexander Balloch Grosart, The prose works of William Wordsworth, volume 3, Edward Moxon, son, and co, Londres, 1876, page 262
  3. A. O. Paulin-Désormeaux, Les amusemens de la campagne, volume 4, Audot, 1826, pages 316-318