Singulier | Pluriel |
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lit de Procuste | lits de Procuste |
\li də pʁɔ.kyst\ |
lit de Procuste \li də pʁɔ.kyst\ masculin
M. Jobard l’inégalitaire, et M. Proudhon l’égalitaire mettent également la nature sur le lit de Procuste et font une égale violence à la nécessité quand ils s'acharnent avec la même fureur à ne permettre à la réalité, à ne voir dans la mécanique universelle, l'un que l'inégalité, l'autre que l'égalité en tout, partout et pour tout. C'est insensé!— (Léon Walras, L'économie politique et la justice, 1860, p.51)
J'ai déjà fait allusion à la difficulté qu'a rencontrée dans la région le concept d'État-nation, en raison du lit de Procuste culturel créé par le mariage de la religion et de la politique, l'autorité et la loi découlant d'une autre source qu'humaine : .— (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, p.118)
Elles ont cherché à mesurer leur exclusion et leur effacement de la postérité et à identifier ses mécanismes, dont celui d’une critique ad feminam qui fait passer au lit de Procuste les écrits portant une signature féminine.— (Évelyne Ledoux-Beaugrand, « Quand les femmes comptent », sur le site de CWILA: Canadian Women In The Literary Arts (https:/ /cwila.com), 2 octobre 2014)
Une traduction, par exemple, est un véritable lit de Procuste où le copiste mutile impitoyablement son modèle pour le raccourcir à sa taille. Les journaux ne sont-ils pas des lits de Procuste où, bon gré malgré, doivent s'encadrer les articles, longs ou courts, des collaborateurs aux abois ?— (Dictionnaire de la conversation et de la lecture, tome 45 (Po-Py), Paris : chez Belin-Mandar, 1838, page 270)
L'expression « un lit de Procuste » reçut au fil des siècles plusieurs interprétations selon qu'on insistait sur l'allongement ou sur le rétrécissement de l'hôte couché dans le lit de torture. On l'appliqua par exemple à une position adoptée dans certains ébats amoureux où les jambes d'un des amants dépassent du lit - je vous laisse imaginer de quoi il peut s'agir.— (Clotilde Bruneau, Mauro De Luca & Elvire De Cock, Thésée et le Minotaure, éd. Glénat, 2016, page 52)