morguer \mɔʁ.ɡe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)
Au dix-septième siècle, le verbe morguer était fort en usage : « Cuitaut m’écrit de Saint-Ange, à trois lieues de Fontainebleau où il est allé morguer la cour. » (Madame de Sévigné à madame de Grignan, t. VI, p. 4. 5 ; édit. Hachette)— (Maxime du Camp, Paris, ses organes, ses fonctions et sa vie dans la seconde moitié du XIXe siècle, tome 1, 1879)
Il n’accordait pas le plus petit intérêt à leurs visages gris, maintenus relevés par le bord incliné de la table, afin que tous puissent les morguer à loisir — et peut-être les identifier.— (Jean-Luc Bizien, La chambre mortuaire, 2009)
Il y a des gens qu’Agnès à aucun prix ne fâchera et ce sont en général les plus humbles, de plus petits qu’elle, ceux qui la servent, qu’il serait tout naturel qu’elle fâchât et qu’elle aurait parfois intérêt et même le devoir de fâcher. Ceux qu’elle aura au contraire presque plaisir à morguer, ce sont le plus souvent ceux qui pourraient prétendre avoir le pas sur elle et qu’elle aurait intérêt à ménager.— (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, collection Le Livre de Poche, page 462-463)
Fernande et ses frères, avec d’autres représentants de la bonne société plus rassise, se sentent vaguement morgués, en tout cas tenus à l’écart.— (Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux, 1974, collection Folio, page 312)
→ Modifier la liste d’anagrammes
morguer *\Prononciation ?\ transitif (voir la conjugaison)