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(Nom 1) De l’espagnol morrión, lui-même de morra (« front »), morro (« museau ») apparenté à morail (« têtière ») en ancien français, moraine, à morne (« monticule »).
Le sens de « punition » est expliqué dans : « Le parrain doit désarmer celuy auquel il doit donner le morilion et lui mettre le chapeau de celuy qui doit avoir le morilion, puis prendra une arquebuse ou demy mousquet et commencera en cette forme à frapper sur le derrier ou devant des fesses d'iceluy pour chaque parole un coup » — (Collombon, Traité de l'exercice militaire, 1650)
(Nom 2) Du latin morion (« morelle »)[1] ou diminutif de more, maure (« noir »)[2]. Le sens de « quartz noir », non attesté en latin classique, relève de mormorion (« cristal de roche »)[1].
(Histoire, Militaire) Sorte d’armure de tête plus légère que le casque.
Il n’avait qu’un simple morion.
Sous la camisole de mailles et le morion d'acier, les deux hommes devaient être en nage, mais ils s'abstinrent de toute plainte.— (George R. R. Martin, Le trône de fer, 1996 - traduit par Jean Sola, 1998)
Notre troupe comptait en tout une dizaine de blessés, dont trois des nôtres Cabusse, d'une balle qui, ayant percé son morion et rasé son cuir chevelu, le faisait saigner comme un boeuf.— (Robert Merle, Fortune de France, XI., 1977)
Il tenait son morion de vache à la main, comme un paysan intimidé devant son propriétaire.— (Jean-Christophe Rufin, Rouge Brésil, Gallimard, 2001)
(Minéralogie) variété de quartz d'un noir rougeâtre, transparente et brillante.
MORION, (Hist. nat.) nom donné par Pline & d’autres anciens naturalistes à une pierre noire à l’extérieur, mais qui, tenue entre l’œil & le feu ou une flamme, paroissoit être transparente & d’un beau rouge. On l’appelloit aussi pramnion. Il paroit que c’étoit un crystal ou fluor noir.— (L’Encyclopédie)
Il existe en ce moment à Berne une collection de morions, ou cristaux enfumés, d'une grande beauté.— (Journ. officiel, 9 janvier 1869)
Morions, s. m. pl. (Hist. anc.) personnages bossus, boiteux, contrefaits, tête pointue, à longues oreilles, & à physionomie ridicule, qu’on admettoit dans les festins, pour amuser les convives. Plus un morion était hideux, plus chèrement il était acheté. Il y en a qui ont été payés jusqu’à 2000 sesterces.— (L’Encyclopédie)
quin et alerum genus, quod halicacabon vocant, soporiferum est atque etiam opio velocius ad mortem, ab aliis morion, ab aliis moly appellatum, laudatum vero a Diocle et Euenore, a Timaristo quidem etiam carmine. mira oblivione innocentiae — quippe praesentaneum remedium ad dentium mobiles firmandos, si colluerentur halicacabo in vino — exceptionem addidere, ne diutius id fieret; delirationem enim gigni. non demonstranda remedia, quorum medicina maioris mali periculum adferat.— (Pline, Naturalis Historia, XXI)
Il y a encore une autre espèce d'halicacabon; elle est narcotique, et conduit à la mort plus promptement même que l'opium. Quelques-uns la nomment morion, d'autres moly; elle a été préconisée par Dioclès et Evenor ; Tlmariste même l'a célébrée dans des vers : grave oubli des devoirs du médecin ! car, en vantant un gargarisme d'halicacabon dans du vin comme un remède efficace pour raffermir les dents ébranlées, ils ont ajoute qu'il ne faut pas le tenir longtemps dans la bouche, parce qu'il cause le délire. C'est là indiquer des remèdes plus dangereux que le mal même. — (traduction)