Singulier | Pluriel |
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néantisation | néantisations |
\ne.ɑ̃.ti.za.sjɔ̃\ |
néantisation \ne.ɑ̃.ti.za.sjɔ̃\ féminin
La « néantisation » désigne, chez Sartre, l’opération par laquelle on élimine de son monde intentionnel et on irréalise certains secteurs, en les considérant comme s’ils n’étaient pas : on les traite comme ne comptant pas.— (Jacqueline Russ, France Farago, Les méthodes en philosophie, 3e éd., 2017, Armand Colin)
Le réel, c’est ce qui se passe pour le sujet dans sa tête, , en fait le produit d’une longue succession de blessures minuscules ou majuscules qui, jour après jour, , vous dénient, vous désavouent ou vous néantisent, et vous conduisent à crier, que vous existez, . Le vrai c’est sans doute le caractère imaginaire de ces blessures. Le réel c’est que la somme considérable de ces néantisations compose des chambres à gaz pour tant d’êtres, surtout ceux qui ne réussissent même pas à être paranos.— (Claude Olievenstein, L’Homme parano, page 17, 1992, Odile Jacob)
Le sexe est un moyen privilégié de l’emprise. La cruauté solde les enjeux de néantisation victimaire. Cette néantisation est aux marges de la psychose. Le crime sexuel est une traversée de dépersonnalisation, de morcellement, de désidentisation. La métaphore du pénis du diable circonscrit les effondrements identitaires des victimes. Elles sont assignées à cet enfer psychopathologique de vécus agoniques, de troubles majeurs psychosomatiques et de l’image du corps, de reviviscences traumatogènes, de phobies paranoïdes, de fissurations des enveloppements psychiques primaires, de désétayage des sécurités basales, etc…— (Philippe Bessoles, « Problématique générale », in Le Viol du féminin : Trauma sexuel et figures de l’emprise, Champ social, coll. « Victimologie & criminologie », 2011, page 11)