Singulier | Pluriel |
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nihilisme | nihilismes |
\ni.i.lism\ |
nihilisme \ni.i.lism\ masculin
Dans ces conditions, il n’y avait plus de réponse à la question métaphysique : pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Comme le redira André Comte-Sponville, c’est alors la question du sens qui paraît elle-même dépourvue de sens. La doctrine de Schopenhauer fut ainsi, à l’époque contemporaine, la première des philosophies de l’absurde. Il résulta de ce nihilisme ontologique que rien n’a en soi plus de valeur que de sens, pas plus la vie que le reste, puisque rien ne saurait avoir d’autre destination que l’anéantissement dans la suite du devenir.— (Michel Nodé-Langlois, Au service de la sagesse, Editions Artège, 2009, p. 418))
Autre idée, plus piteuse : le nihilisme serait une réaction de désenchantement face à «l'imperfection du monde et de l'Homme », qui engendre chez le nihiliste une volonté de nier toute valeur aux hommes réels, au profit d'un homme rêvé (et de même pour le monde)... Les nihilistes sont donc des dépressifs.— (Auteur inconnu, Le nihiliste et l’antidémocrate, Éditions Le Manuscrit, 2002, p.26)
Mais le « négationnisme » n’est qu’un miroir grossissant d’un phénomène affectant l’ensemble des sciences historiques et sociales. Ce fictionnalisme postmoderne a séduit nombre d’historiens, qui ont ainsi légitimé un « nihilisme épistémologique » privant le concept de vérité de toute signification.— (Pierre-André Taguieff, Court traité de complotologie, Editions Mille et une nuits, 2013, p. 97)
Il partage donc bien cette impression assez généralisée au sein de la jeunesse européenne des années 1880 et 1890, que l’on manque de principe dirigeant, de valeurs solides, de vérités. Les maitres à penser de la jeunesse portent une lourde responsabilité. Selon Barrès, Renan, plus que quiconque, a contribué à répandre ce « nihilisme moral ».— (Zeev Sternhell, Maurice Barrès et le nationalisme français, Editions Complexe, 1970, p.39)
Rejetons la voie de la violence, qui est le produit du nihilisme et du désespoir.— (Kofi Annan, discours à l’Assemblée générale de l’ONU, 24 septembre 2001)
L’argument qui lui fait juger « faible » le nihilisme russe, c’est le besoin d’obéir à une cause, le fanatisme.— (François Guéry, Archéologie du nihilisme : De Dostoïevski aux djihadistes, Editions Grasset, 2015, p.80)