nuheure

(1993) Très probablement mot-valise formé de nuage et de heure. Invention du poète Jacques Roubaud, apparut la première fois dans le livre La Boucle publié en 1993, mais Alexandre Lacroix le repère dans « Ciel et terre et ciel et terre, et ciel » du même auteur publié en 1997^[1].

nuheure \ny.œʁ\ féminin

1. (Poésie) (Rare) Unité poétique de mesure du temps en référence au mouvement des nuages.
   • Je laisse passer du temps et des nuages, comptant le temps non en minutes ou en heures, mais en unités de contemplation, les nuheures : une nuheure est le temps que met un nuage de référence pour traverser le ciel. Mon souvenir est plein de ces images. . Ils apparaissent, nuheure après nuheure, poussés au bord de la Montagne noire, hésitent, puis s’élancent, tombent un peu, se jettent dans la cuve d’eau bleue du ciel. — (Jacques Roubaud, La boucle, Seuil, collection « Fiction et Cie », 1993, ISBN 978-2-02-019119-7, page 158)
   • Bien des fois, j’aurais chuté lamentablement de l’arbre, s’il ne m’avait pas, avec ingénuité, fait bifurquer vers quelques pages plus quotidiennes narrant un « pré-matinal » d’écriture, un conte à la Lewis Caroll, une petite nuheure méditative de nuages, quelques pensées, version natural philosopher, à la Mister Pickwick, histoire de me relancer dans son donjon-mémoire. — (Marine FRANÇOIS, Tel un écureuil dans un arbre sur mediatheque.seine-et-marne.fr. Mis en ligne le 20 janvier 2017)
   • Néologisme fantasque, lubie d’écrivain, certes – concept en apparence bien inutile que celui de nuheure. Mais s’il y avait là une intuition capitale ? Si ce terme était une clé à même de décadenasser quelques énigmes qui ont ridé des fronts parmi les plus puissants du passé ? — (Alexandre Lacroix, Les grands nuages blancs ou De l’élasticité des heures, dans Devant la beauté de la nature, Paris, Flammarion, 2021, page 333 → lire en ligne)

• nuage
• heure