parisine \pa.ʁi.zin\ féminin (pluriel à préciser)
Commes des fleurs qu’on a changées trop brusquement de climat, nos toilettes se fanent : l’air subtil de Paris leur manque. Peu à peu notre parisine s’évapore comme un parfum.— (Georges Goursat dit SEM, Ronde de nuit, 1923)
Cette petite d’Ormonde avait à coup sûr le diable au corps, mais surtout une cervelle fantasque, déconcertante, où passaient les plus inouïs caprices, où les idées dansaient, se heurtaient comme ces morceaux de verre multicolores qu’on agite au fond d’un cornet et qui forment d’étranges figures, où fermentait tellement la parisine —vous savez bien, la parisine dont Roqueplan donna jadis l’analyse— que le plus docte des membres de l’Institut eût perdu sa science et sa sagesse à vouloir en suivre les écarts et les pirouettes.— (René Maizeroy, Le frisson nouveau)
On dit strychnine, quinine, nicotine, aniline. Je dis : parisine.— (Nestor Roqueplan)
La parisine! Nestor Roqueplan l’a inventée cette parisine et nous en avons tous usé. La parisine c’est l’indéfinissable. Cela ne s’explique guère. Les chimistes du laboratoire municipal nous disent comment on fabrique l’essence de roses, mais ils ne nous donnent jamais l’essence même de la rose. Ainsi de la parisine. C’est un parfum aspiré dans l’air ambiant de Paris ; c’est une infiltration du sol même du boulevard parisien. Cela est subtil et exquis comme un arôme, cela est empoisonné comme du curare. C’est tout et ce n’est rien. C’est du Paris concentré, de l’extrait de Paris…— (Jules Claretie)
Et la liste sera close avec le petit théâtre des Capucines, spécialiste en « parisine »— (Henri Duvernois, Le boulevard, chapitre III ; Éditions Pierre Lafitte, collection Visages de Paris, Paris, 1927, page 44.)
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