Singulier | Pluriel |
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phylactère | phylactères |
\fi.lak.tɛʁ\ |
phylactère \fi.lak.tɛʁ\ masculin
Les scribes et les Pharisiens attachent sur les épaules des hommes des fardeaux pesants et insupportables, qu’ils ne veulent pas même remuer du doigt. Ils font toutes leurs œuvres pour être vus des hommes portant de plus larges phylactères et des houppes plus longues. Ils aiment les premières places dans les festins, et les premiers sièges dans les synagogues ; ils aiment qu’on les salue dans les places publiques, et qu’on les appelle Rabbi.— (Évangile selon Matthieu 23.05)
Parfois, répliqua Sigognac, tous les enchantements sont vains et l’ennemi pénètre en la place malgré les phylactères, les tétragrammes et les abracadabras.— (Théophile Gautier, Le Capitaine Fracasse, 1863)
Les Juifs se persuadent que ces bandes ou phylactères sont des amulettes qui les préservent de tout danger, et surtout qui les gardent contre l’esprit malin.— (Jacques Collin de Plancy, Dictionnaire infernal, 1863)
Certains portent sur le front un phylactère, gros dé noir mystérieux.— (Anne Berest, La Carte postale, Grasset, 2021, page 37)
Parmi les plus belles verrières , il faut citer celle de la première chapelle près du sanctuaire, côté de l’épître, et qui représente le Christ en croix, avec la tentation d’Adam, des prophètes tenant des phylactères sur lesquels sont écrites les prophéties.— (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
C’était, peut-être, un de ces jeunes prêtres caramélisés dans la blanche confiture des petites puretés « inviolables », qui conçoivent la vie comme une très longue allée d’innocents tilleuls de séminaire, avec une petite statue de Marie sans tache à l’extrémité, au-dessous d’un phylactère édifiant déployé par deux chérubins, pendant que d’immaculées douillettes et d’insexuels surplis vont et viennent, sirupeux de chasteté.— (Léon Bloy, Le Désespéré, 1888)
Voici un de ses récits, qu’il faisait à une table de restaurant, d’une voix pâle et grasse à la fois, sortant de son affreuse bouche molle, à la façon d’un phylactère de rébus.— (Léon Daudet, Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux/L’Entre-Deux-Guerres, Grasset, 1915, réédition Le Livre de Poche, page 186)
Sur l’image qui nous intéresse, l’alcoolisme occupe tout le phylactère, dans une phrase précédée et suivie de points de suspension éloquents : « … C’est peut-être le whisky qui… »— (Philippe Delerm, Dickens, barbe à papa, Gallimard, collection Folio, 2005, page 20)