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(Date à préciser) De l’ancien français plorer(980), du latin plorare (« se plaindre, se lamenter, pousser des cris de douleur »). Plorare a remplacé le latin classique lacrimare (« verser des larmes »). La forme pleurer est analogique des formes toniques je pleure, tu pleures, etc.
Mon cher lecteur, pleurez avec ces éplorés, si cela peut vous faire plaisir, mais soyez bien persuadé que ces pleureurs ne sont pas les représentants de l'esprit ni du caractère liégeois.— (Max. Veydt, « Chronique », dans la Revue de Belgique, 2e année, tome 6, Bruxelles : chez Parent & fils, 1870, p. 119)
des hommes mûrs pleuraient à la vue du drapeau étoilé soutenu par tout le corps de ballet noyé sous les clartés des projecteurs.— (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 213 de l’édition de 1921)
Elle avait dû, jadis, pleurer deux fois chaque chagrin, car ses prunelles aussi étaient rouillées.— (Jean Giraudoux, Provinciales, Grasset, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 24)
Elle mit un instant à recouvrer son souffle. Non ! Elle ne pleurerait pas devant lui.— (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans Trois contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
Autant pour moi monsieur le directeur, autant pour moi. Si ça continue, c’est moi qui vais finir par pleurer ! Mais rassurez-vous, juste des larmes d’expert-comptable, monsieur le directeur.— (Emmanuelle Ménard, Deux jours comme l’hiver, L’Harmattan, 2012, page 41)
Et quand ils ont bien bu Se plantent le nez au ciel Se mouchent dans les étoiles Et ils pissent comme je pleure Sur les femmes infidèles.— (Jacques Brel, Amsterdam, 1964)
Pourtant sans se plaindre vraiment, mais d’une voix qui tremblait un peu, il se mit à parler de l’époque où les forestiers venaient pleurer auprès des boulangers pour se disputer leur clientèle.— (Bernard Clavel, Les Fruits de l’hiver, Robert Laffont, 1968)
L’oiseau de mer n’a pas de ramage, mais un cri qui varie du rauque au lugubre ; certaines espèces de goélands se plaignent comme des enfants qui pleurent ; d’autres, nommés par les matelots goddes, poussent des ricanements étranges.— (Victor Tissot, Constant Améro, Les Contrées mystérieuses et les peuples inconnus, Librairie de Firmin-Didot et Cie, Paris, 1884)
Où semblent dans la nuit flotter des linceuls blancs, Passer, creusant les flots, chassant les goëlands, Populaces d’oiseaux qui pleurent et qui huent, L’aquilon, fossoyeur des fosses qui remuent ; — (Victor Hugo, La Fin de Satan (1886), in Œuvres complètes de Victor Hugo, Éditions Hetzel-Quantin, tome 23, 1962)
Pourquoi pleurent les goélands ? Tournant au-dessus du port, au-dessus de la maison ?— (Tudi Kernalegenn, Luttes écologistes dans le Finistère : les chemins bretons de l’écologie, Yoran Embanner, 2006)
La douleur d’Ernestine était plus profonde qu’on ne devait l’attendre d’une personne de son âge : elle pleurait madame Dufresnoi, elle la pleurait amèrement — (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d’Ernestine, 1762, édition Œuvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
Or, n’ayant à pleurer personne à Paris, sur le soir, j’eus l’idée d’aller au moins jusqu’à Bagneux visiter la tombe d’un poète que tous ces gens ne devaient pas connaître.— (Francis Carco, Maman Petitdoigt, La Revue de Paris, 1920)
Pleurait-elle ces nouveaux morts, venus rejoindre, dans des tombes aux couronnes fleuries, les 10 000 jeunes hommes et femmes tombés au combat ? Ou pleurait-elle la fin d’un monde ?— (Allan Kaval, Réduits à solliciter le renfort de Damas, les Kurdes pleurent la fin d’un monde, Le Monde. Mis en ligne le 14 octobre 2019)