prendre son vol \pʁɑ̃dʁ sɔ̃ vɔl\ intransitif — (se conjugue → voir la conjugaison de prendre)
Quel bonheur, que d'échapper au prosaïsme de la vie habituelle, aux obligations sociales, à la routine des mêmes habitudes, pour prendre son vol vers les bords presque inconnus de la mer Caspienne !— (Adèle Hommaire de Hell, Voyage dans les steppes de la mer Caspienne et dans la Russie méridionale, 1860)
Était-ce donc la mort, ce singulier état de torpeur, cette chair frappée d’immobilité, tandis que l’intelligence fonctionnait toujours ? Était-ce mon âme qui s’attardait ainsi dans mon crâne, avant de prendre son vol ?— (Émile Zola, La Mort d’Olivier Bécaille, G. Charpentier, 1884)
Mais le diable a soufflé là-dessus, de son haleine fiévreuse et empestée, et les pires billevesées ont pris leur vol. L’homme a inventé les dieux et il a créé l’amour avec son cortège de sensibleries ridicules ou criminelles.— (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 118)
— Il faut aux mots, pour qu’ils prennent leur vol, la langue qui a été leur nid. Dans une autre, ils perdent leurs ailes.— (Joseph Kessel, Les Cavaliers, Gallimard, 1967)