prosaïquer \pʁo.za.i.ke\ transitif ou intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)
La poésie a simplement la force, si elle n’est pas délavée, mal prosaïquée, de se réveiller tout le temps. Elle est éveillée, ne dort pas, et qui l’entend ne dort pas. Elle déberce : un acte qui fait vivre l’oreille sensible et ouverte.— (Philippe Beck, Contre un Boileau un art poétique, 2015)
Paul Veyne l’a bien pressenti lui-même que cela ne pouvait que mal finir : « Pour tout poète, expliquer est prosaïquer ; pour Char, c’était aussi profaner. »— (François Crouzet, Contre René Char, 1992, page 198)
La liturgie que le protestantisme eut le tort de « prosaïquer » y connaîtra une reviviscence inimaginable sous la forme d’une englobante « sociurgie » : une société se fêtant et se célébrant elle-même non pas dans un culte de possession, mais le culte de sa prise de possession.— (Archives de sociologie des religions, 1968, no 25 à 26, page 52)