Singulier | Pluriel |
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péjoration | péjorations |
\pe.ʒɔ.ʁa.sjɔ̃\ |
péjoration \pe.ʒɔ.ʁa.sjɔ̃\ féminin
Le mot poison avait au XIVe siècle le sens de potion Mais dès la fin du XIVe siècle, on se met à l’utiliser par euphémisme dans le sens de boisson mortelle, puis d’ingrédient que l’on met dans une boisson pour la rendre mortelle. Peu à peu, cette péjoration de l’euphémisme entraîne une spécialisation du mot dans ce sens et donne finalement au mot le sens plein de ce qu’il voilait à l’origine.— (Jean-Paul Borel, Recherches en linguistique, vol. 2, 1975)
La péjoration des euphémismes successifs et leur remplacement en chaîne sont parfois si rapides qu'une quantité d’euphémismes de même sens, plus ou moins avancés, si l'on peut dire, dans la péjoration, peuvent être en usage à la même époque.— (Jean Tournier, Introduction descriptive à la lexicogénétique de l'anglais contemporain, Paris & Genève : Champion/Slatkine, 1985, p. 285)
Beaucoup plus que la précarité historique de l’imposition politico-linguistique, il faut impérieusement mettre en lumière les effets psychologiques absolument néfastes, produits par la péjoration ostentatoire des langues africaines par l’enseignement scolaire et qui constitue l’aspect fondamental de la colonisation mentale.— (Marie-Viviane Tsangu-Makumba, Pour une introduction à l’africanologie: une contribution à la psychologie culturelle de la néoafricanité, Fribourg (Suisse) : Éditions Universitaires, 1994, page 355)
En d'autres formes de la maladie, la péjoration paranoïaque va jusqu'à brouiller la répartition des activités sociales où collaborent le sujet et le socius, et jusqu'a faire objectiver et attribuer au socius des actes ou des parties d'actes qui sont en réalité le fait du malade.— (Jean Paulus, Le problème de l'hallucination et l'évolution de la psychologie d'Esquirol à Pierre Janet, Liége : Faculté de philosophie et lettres & Paris : Librairie E. Droz , 1941, page 181)
La sécheresse de 1969-1973 a favorisé l'éclosion d'une abondante littérature sur la péjoration du couvert végétal en Afrique sahélienne et sur les causes de cette évolution.— (Edmond Bernus, Touaregs nigériens: unité culturelle et diversité régionale d'un peuple pasteur, Éditions de l'Office de la recherche scientifique et technique outre-mer, 1981, page 437)
Cette agriculture, dominée par les cultures céréalières (90 % des surfaces cultivées) et essentiellement pluviale, connaît depuis quelques années des difficultés liées à la péjoration des conditions climatiques.— (Michel Grouzis, J. Albergel et J.-P. Carbonnel, « Péjoration climatique au Burkina-Faso : effets sur les ressources en eau et les productions végétales », in : Bernard Bret (dir.), Les Hommes face aux sécheresses : Nordeste brésilien, Sahel africain, éditions de l’IHEAL, 1989, pages 165-178.)