Singulier | Pluriel |
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reconstructionnisme | reconstructionnismes |
\ʁə.kɔ̃s.tʁyk.sjɔ.nism\ |
reconstructionnisme \ʁə.kɔ̃s.tʁyk.sjɔ.nism\ masculin
Mais c’est précisément aux États-Unis que, dans la seconde moitié du XXe siècle, la philosophie religieuse juive connaît un essor nouveau, grâce, tout d’abord, au « reconstructionnisme » de Mordocaï M. Kaplan. Le reconstructionnisme est né aux États-Unis et s’adapte parfaitement au climat religieux de cette communauté juive américaine qui représente, au XXe siècle, le corps et le cerveau, sinon l’âme, du judaïsme mondial.— (Brice Parain et Yvon Belaval, Histoire de la philosophie, volume 3 (du XIXe siècle à nos jours), collection Encyclopédie de la Pléïade, Gallimard, Paris, 1969, page 848)
Finalement, en 1965, Rushdoony fonde The Chalcedon Foundation(45), un organisme consacré à l’enseignement, la recherche, la publication et la promotion du reconstructionnisme chrétien. Quelles sont les thèses de cette théologie politique ? Rushdoony avance que chaque domaine ou sphère de la vie doit s’aligner sur le point de vue de la Bible —qu’il fait équivaloir (comme bien des évangéliques) avec la Parole de Dieu—, la Bible étant la seule source de vérité qui possède une pleine autorité dans la vie du croyant. Il fait également la promotion de la théonomie (loi biblique)(46) en vue de « reconstruire » la société américaine sur un fondement chrétien —d’où le nom « reconstructionnisme chrétien ». La théologie reconstructionniste se revendique d’une tradition allant d’Augustin(47) à Calvin(48), les théologies néocalvinistes d’Abraham Kuyper(49) et de Cornelius Van Til(50) en constituant l’expression contemporaine. Or, en tant que système théologique fortement marqué par le calvinisme(51), le reconstructionnisme chrétien accorde une place prépondérante à la souveraineté de Dieu.— (André Gagné, Ces évangéliques derrière Trump : Hégémonie, démonologie et fin du monde : Trump, élu de dieu ?, Éditions Labor et Fides, Genève, 2020, ISBN 978-2-8309-5178-3)
Toutefois, aux États-Unis et en Scandinavie surtout, les adeptes du reconstructionnisme païen et leurs organisations ne sont pas racistes. Il serait anachronique d’interpréter les mythes ou les symboles nordiques du Moyen Âge sous l’angle raciste, alors que les théories raciales et le lot d’angoisses qui les nourrit remontent au début de l’ère moderne.— (Marc-André Éthier et David Lefrançois (directeurs), Le Jeu et l’histoire : Assassin’s Creed vu par les historiens, Del Busso éditeur, Montréal, 2021, ISBN 978-2-925079-04-0)