Singulier | Pluriel |
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réséda | résédas |
\ʁe.ze.da\ |
réséda \ʁe.ze.da\ masculin
Un bouquet de réséda.
Cueillir du réséda.
Lorenzo. – Dans ma chambre, seigneur ; je ferai mettre des rideaux blancs à mon lit et un pot de réséda sur ma table ; après quoi je coucherai par écrit sur votre calepin que ma tante sera en chemise à minuit précis, afin que vous ne l’oubliiez pas après souper.— (Alfred de Musset, Lorenzaccio, 1834, acte IV, scène 1)
À peine un siècle s’est écoulé depuis que nous possédons le réséda; il nous est venu d’Égypte. Linnée comparait ses parfums à ceux de l’ambroisie. Ce parfum est plus doux, plus pénétrant au lever et au coucher du soleil que pendant le reste du jour. Le réséda fleurit depuis le commencement du printemps jusqu’à la fin de l’automne; mais on peut en jouir l’hiver, en le conservant dans une serre tempérée; alors il devient ligneux, vit plusieurs années, s’élève, et forme, moyennant quelques soins, un petit arbuste du plus charmant effet.— (Charlotte de Latour, Le langage des fleurs (Neuvième édition augmentée de plusieurs chapitres ornée de douze gravures coloriées et de nombreuses vignettes dans le texte), Paris, 1861, page 77)
« La fleur par son langage,— (Justin Barthélemy de Beauregard, Irma et le Réséda in La Comédie universelle, apologues et proverbes, Paris, 1869, page 14)
L’oiseau par son ramage,
Souvent par son plumage,
En nous parlant de Dieu
Pour qui les créer fut un jeu,
Proclament sa puissance Et prêchent la reconnaissance,
Disait, un jour, Irma ;
Toi, que dis-tu, chétif et pauvre Réséda ?
— Moins beau que le camélia,
A mon école on peut aussi s'instruire,
Gentille et bonne Irma,
Lui dit la fleur ;
j'ai mon langage ;
Par mes couleurs,
ma taille et mon feuillage,
Je vis caché ;
Mais mon humble et chétive vie,
Jointe à mon parfum recherché.
Apprend comment la modestie De la vanité fait éviter le péché,
En épargnant mainte avanie. »
Voici là, au milieu de la fenêtre, la même caisse de réséda avec les mêmes pots à fleurs, deux de chaque côté, que j’ai apportés avec moi en entrant ici.— (Charles Dickens, Vie et aventures de Nicolas Nickleby, 1885)
Emmenez Jenny cueillir du réséda à Verrières ou à Marly et, avec elle, la smala des ancêtres, des petits, et — pourquoi pas ? — de l’amoureux sans lequel nulle campagne ne saurait sourire à Jenny... Et, avec l’intime satisfaction que l’on éprouve à faire des heureux, vous aurez la surprise de voir fleurir aux joues des pauvres les roses que vous rêviez de mettre en caisse sur leurs balcons...— (G. Davin de Champclos, L’Œuvre des campagnes fleuries, Le Vélo, 30 mars 1904)
Je m’arrête, car je veux mettre ma lettre à la poste pour qu’elle t’arrive tout de suite. Je glisse dans l’enveloppe deux brins du pot de réséda, qui est sur ma fenêtre, pour que tu penses à moi, en sentant leur bonne odeur.— (Émile Moselly, Terres lorraines, 1907)
On imagine les voir rougir du prix exorbitant qu'elles entendent exiger d’elles. En avons-nous cassé, chez nos grand’mères, de ces flacons de verre bleu, de ces boîtes à épingles, de ces vide-poches, de ces commodes minuscules, qui servaient à conserver un bouquet de réséda ou des souvenirs en cheveux !— (Albert Flament, Le Trottoir roulant publié dans l’Excelsior, 12 décembre 1910)
Celui qui croyait au ciel— (Louis Aragon, La Rose et le Réséda, 1943)
Celui qui n'y croyait pas
L'un court et l'autre a des ailes
De Bretagne ou du Jura
Et framboise ou mirabelle
Le grillon rechantera
Dites flûte ou violoncelle
Le double amour qui brûla
L'alouette et l'hirondelle
La rose et le réséda.
Nous avons été des dupes. Nous avons fait la guerre, porté les couleurs de nos nations, le bleu horizon, le gris, le kaki, le réséda. Toutes ces couleurs ont perdu.— (Jean Guéhenno, Journal d’un homme de 40 ans, Grasset, 1934, réédition Le Livre de Poche, page 75)
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