saboter \sa.bɔ.te\ transitif ou intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)
La saboterie a pris plus d’extension depuis quelque temps, par suite de l’emploi des machines à saboter qui fabriquent plus vite et mieux que les ouvriers ordinaires.— (Exploit. débit et estim. des bois, Nancy, 1868)
Les chevaux de relais étaient prêts et piaffaient, se sabotant de feu.— (Jules Barbey d'Aurevilly, Le Rideau cramoisi, 1874, réédition Gallimard, collection Folio Classique, page 89)
Aux récréations, personne ne sortait. Et l’on entendait mon père, M. Seurel, crier à chaque minute, dans la classe : − Ne sabotez donc pas comme ça, les gamins !— (Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes, 1913)
J’ouvrais ma porte, pour voir le petit cheval nain grimper l’escalier (…). L’âne blanc le suivait, sabotant sec.— (Colette, Music-hall, 1913)
Il coiffait sa grosse casquette à oreilles de velours, mettait un second paletot brun, fourrait ses mains dans ses poches et sortait en sabotant et en chantonnant, très faux, dès sonneries de trompette, car il avait fait son temps dans les chasseurs d’Afrique à Constantine, à peu près dans les temps des aventures de Tartarin de Tarascon.— (Henri Vincenot, La Billebaude, 1978, pages 107-108)
Avez-vous le diable au corps, monsieur Falconet, de me faire saboter comme un pot, et d’enfourner dans un courant d’études ma tête que d’autres appellent ?— (Denis Diderot, Lettre à Falconet, janvier 1766)
Saboter un pieu.
Le 22 septembre 1943, le groupe d'action immédiate des FTP quitte la ferme d'Alfred Rondeau au hameau de Hollard, à La Chapelle-sur-Oreuse, pour gagner Sens et y saboter l’usine de filets de camouflage de la Mousse.— (Claude Delasselle, Un département dans la guerre, 1939-1945 : occupation, collaboration et résistance dans l'Yonne, Éditions Tirésias, 2006, p. 299)
Dès qu'ils eurent trouvé le camion, Sembrano leva le capot : l’arrivée d'essence était démolie. Les camions avaient été systématiquement sabotés pour que les fascistes ne pussent les employer.— (André Malraux, L’Espoir, 1937)
Saboter de l’ouvrage.
Au moment de l’alerte de l’année dernière, provoquée par ce qu’on a appelé « le coup d’Agadir » et par les négociations laborieuses qui ont suivi, une véritable conspiration s’est formée dans l’armée en vue d’en « saboter » la mobilisation, si elle venait à être ordonnée.— (Chronique de la quinzaine, 14 décembre 1912)
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