Voir la conjugaison du verbe être | ||
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Indicatif | ||
Imparfait | ||
ils/elles sontaient | ||
sontaient \sɔ̃.tɛ\
Moi j’ai commencé à travailler à 9 ans ! J’ai commencé jeune parc’que tout l’monde sontaient pauvres, avant.— (Luce Des Aulniers, Itinérances de la maladie grave : le temps des nomades, collection Nouvelles études anthropologiques, L’Harmattan, 1997)
Tableau 7 : Emploi de sontaient comme variante d’étaient Ainsi que le révèle le tableau 7, sontaient se retrouve dans le parler des informateurs qui ont un indice élevé ou moyen de maintien du français, mais est absent du parler de ceux qui ont un faible indice. Faute de disposer d’un échantillon transversal, nous ne pouvons nous prononcer sur le statut de sontaient dans le parler de ces usagers (une erreur qu’ils ont commise dans leur enfance et qui s’est fossilisée ou une forme déjà intégrée dans le parler local ou les deux à la fois ?). Quoi qu’il en soit, l’absence de sontaient dans le parler des faibles mainteneurs cadre bien avec la thèse de la filiation enfantine du réalignement de l’imparfait sur le présent.— (Raymond Mougeon, Édouard Beniak, Le Français canadien parlé hors Québec : aperçu sociolinguistique, Presses de l’Université Laval, 1989)
La forme est attestée au Québec en 1883 semble vouloir satiriser le langage populaire adulte. La forme avait donc existé assez longtemps en 1883 pour pouvoir être associée au langage adulte. En français métis et en michif, les formes sontaient et ontvaient ont entièrement supplanté les variantes normales Les autres variantes au Canada (par ex. fontsaient), si rares, seraient en grande partie des innovations indépendantes, créées par des locuteurs individuels et parfois partagées d’une communauté à l’autre Quant à la Louisiane où notre attestation la plus ancienne de sontaient ne date que de 1955 (et ontvaient de 1950), il ne paraît pas nécessaire de rattacher sontaient à une innovation ancienne importée d’ailleurs les données louisianaises sont compatibles avec l’hypothèse d’une innovation indépendante, surgie sans doute dans le langage enfantin, et qui, faute de corrections parentales ou scolaires, survit çà et là dans le langage adulte.— (Dan Golembeski, Kevin J. Rottet, Régularisations de l’imparfait, in Aidan Benedict Coveney, Marie-Anne Hintze, Gertrud Aub-Büscher, éditeurs, Variation et francophonie : Mélanges, L’Harmattan, 2004)