taqiya

De l’arabe تقيّة, taqīyya (« prudence, crainte »)

taqiya \ta.kja\ féminin

1. (Chiisme) Pratique de précaution consistant, sous la contrainte, à dissimuler ou à nier sa foi afin d'éviter la persécution.
   • Régulièrement persécutés par la majorité sunnite (85 % environ des musulmans), les chiites ont pratiqué leurs rites dans la discrétion. Ils ont développé l'art de la taqiya, la « dissimulation ». Ainsi, un fidèle chiite peut se faire passer pour un sunnite afin de se protéger en cas de danger. — (Frédéric Lenoir, L'odyssée du sacré, Albin Michel, 2023, p. 295)
   • Leur doctrine autorisant la taqiya n'était cependant pas plus ferme que la doctrine sunnite car, si elle se fondait sur l’attitude de Ali pendant le règne des trois premiers califes où elle voyait une « dissimulation » sous contrainte, elle exaltait aussi le courage des imâms martyrs de la foi comme al-Husayn. — (Janine et Dominique Sourdel, Dictionnaire historique de l'islam, Presses Universitaires de France, 2004, p. 792.)
2. (Par extension) Dissimulation de la radicalisation d’un militant islamiste.
   • Pour camoufler leurs intentions, nombreux sont les terroristes qui pratiquent la Taqiya, une technique de dissimulation de la foi enseignée dans les camps d’Al-Qaïda en Afghanistan. — (La Taqiya ou "l’art de la dissimulation" prisée par les terroristes sur www.france24.com, 13 mars 2013)
   • – D’abord, on n’est obligés de rien, a répliqué sèchement François, réinstaurant son autorité. Et qui me dit que ce n’est pas une taqiya ?
     – Vous savez bien que la dissimulation ne se prouve pas, c’est juste un argument butoir pour empêcher le débat contradictoire… Si quoi que fasse le type, on y voit de la dissimulation, alors il n’y a plus de débat judiciaire et plus de justice. — (Karine Tuil, La Décision, Gallimard, 2022, pages 193-194)

• takia
• taqiyya

• ketmân

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