Mais, Monseigneur, voici la neuvième page que j'écris, j'ai tant tiré le Diable par la queue qu'enfin j'ai fait une lettre d'une assez bonne longueur.— (Vincent Voiture, « Lettre à Monseigneur d'Avaux », non datée (entre la prise de Dunkerque de 1646 & le 9 janvier 1647), dans Recueil des œuvres de monsieur de Voiture, édité par Étienne Martin de Pinchesne, tome 1, lettre n° 183, Paris : chez Chaude Robustel, 1729, p. 361)
tirer le diable par la queue \ti.ʁe lə djɑ.blə paʁ la kø\ (se conjugue → voir la conjugaison de tirer)
On ne met généralement pas à la caisse d’épargne quand on tire le diable par la queue.— (Grandville, « Tirer le diable par la queue ne mène loin jeunes ni vieux », Cent proverbes, 1845)
Je n'ose laisser le lecteur sous cette pénible impression de détresse matérielle. . Mais on aurait tort de croire que nos orfèvres de la même époque fussent tous des indigents et tirassent le diable par la queue. Au contraire.— (Gérard Morisset, « L'orfèvre François Chambellan », dans le Bulletin des recherches historiques, vol. 51, n° 1-2 (janvier-février 1945), éd. A. Roy, p. 35)
Joseph se disait : Nous sommes le 27 du mois, et c'est un mois de trente et un jours; pendant quatre longs jours ils vont encore tirer le diable par la queue; demain, ils n'auront peut-être plus suffisamment pour les lentilles.— (Serge Bramly, Madame Satan, Grasset, 1992)
Entre nous, heureusement que maman vient de m'envoyer un chèque confortable. Je ne suis pas le seul colon à être aidé par sa famille, un des rares quand même, la plupart tirent le diable par la queue… J'en connais quelques-uns qui se sont installés, d'une façon aussi précaire que la mienne, avec une femme et plusieurs enfants !— (Bernard Simiot, Rendez-vous à la Malouinière, Albin Michel, 1989)
A propos de con, à propos de cul... Venons-en au "SEX" ! Autrefois, on appelait ça le "café du pauvre", la partie de galipette. Même quand on tirait le diable par la queue, il y avait toujours un petit morceau de tarte aux poils ou de jambes en l'air à se mettre sous la dent. Ben au jour du jour d'aujourd'hui, aussi ça, y a même plus.— (Yan Lindingre, « L'Édito : Sea, Sex and Sun », dans Fluide glacial, n° 446 août 2013)
Vivre dans la précarité :