tournée des grands-ducs \tuʁ.ne de ɡʁɑ̃.dyk\ invariable féminin
Jamais Antoine, au plus beau temps du Théâtre-Libre, n’a fait quelque chose de semblable, c’est d’un réalisme vrai qui vous donne froid dans le dos. Il y a au premier acte un bal-musette digne de la tournée des grands-ducs ! Au second, il y a une scène de viol qu’on dirait qu’il est consommé ! Et puis, tout le temps des batailles, des luttes à coups de couteau, des pochons, des surinages, c’est admirable et nouveau ! Dame ! je ne dis pas que les personnes à nerfs sensibles feront bien de se payer ce spectacle, mais les autres n·ont qu’une chose à faire, y aller, et elles ne regretteront pas le voyage, je le leur promets.— (X. X., chronique théâtrale « Choses et autres », consacrée à la pantomime Jean Mayeux, jouée au Bouffes-du-Nord. La Vie parisienne, no ?, 7 janvier 1893, page 111.)
Le Bien-aimé ne détestait point, parait-il, de courir le guilledou, et s’il vivait aujourd'hui, la tournée des « grands-ducs », à en croire les auteurs, n’aurait évidemment plus de secrets pour lui !— (Chronique « Les théâtres », consacrée à l’opérette Ramponette, de MM. Lénéka et Richard, sur une musique de MM. Baille et Sélim, jouée au théâtre des Menus-Plaisirs, et dans laquelle apparaît le personnage de Louis XV, déguisé en lieutenant. Le Matin, no 4665, 6 décembre 1896, page 2.)
Il n’y a presque plus de bouges sérieux à Paris. La tournée des « grands-ducs » a fait disparaître ces repaires et en a changé le personnel. On sait qu’une des distractions favorites des grands-ducs de Russie Alexis et Vladimir, de passage à Paris, était de se faire promener par un inspecteur de la Sûreté – généralement l’agent Rossignol – dans les cabarets réputés suspects et pittoresques.— (Solness, « Les bouges ». Le Matin, no ?, 29 août 1898, page 1.)
La tournée des grands-ducs comportait le Château-Rouge. C’était notre Lapin-Blanc. Ne vous y fiez pas. Encore qu’on arrêtât ici l’assassin Gamahut, ce bouge était truqué pour donner le trac. Les habitués étaient des manières de figurants. Le patron avait organisé une ingénieuse mise en scène. Frédéric Loliée l’a définie d’un mot heureux : « C’est un attrape-pantes. »— (, chronique « Par-ci, par-là ». Le Voleur illustré : cabinet de lecture universel, 7 mai 1899, no 2183, page 290.)