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L’appellation serait devenue exclusive et héréditaire aux rois de France à partir Charles V le Sage, mais avait déjà été décernée à de nombreuses reprises à titre individuel par la papauté des siècles auparavant[3][4].
Attestations historiques
Moyen-Français
Cy commence vng treſexcellent liure nomme le proprietaire des choſes translate de latin en francoys a la requeſte de treſchreſtien & treſpuiſſant roy Charles quint de ce nom adonc regnãt en France paiſiblemẽt.— (Barthélemy l'Anglais, traduction Jean Corbechon, Le proprietaire en francoys (Le livre des propriétés des choses), M. Huss, 1487, incipit → lire en ligne)
Ci-commence un très-excellent livre nommé « le propriétaire des choses », traduit du latin en français à la requête du très-chrétien et très-puissant roi dénommé Charles V, régnant alors paisiblement en France.
treſchreſtien ẽpereur Ceſar auguſte Charles le grãd monarcque roy de France — (Jean Lemaire de Belges, Les Illustrations de Gaule et singularitez de Troye, Geoffroy de Marnef, Paris, 1512 → lire en ligne)
Mais la France, à qui Dieu a tant eſlargi d’heur, Sous les Rois treſchreſtiens a gardé ſa grandeur.— (Guillaume de La Perrière, Le miroir politique , V. Norment et J. Bruneau, Paris, 1567 → lire en ligne)
neantmoins quand il vient à traitter de la gueriſon des eſcroüelles, accordée aux Roys de France, il croit qu’elle ſe fait par l’entremiſe des bons Anges, à cauſe des grands bienfaits des Roys de France enuers l’Egliſe ; d’où vient qu’ils ont eſté appellez, Tres-Chreſtiens.— (Guillaume Du Peyrat, L’Histoire ecclésiastique de la cour, ou les antiquitez et recherches de la chapelle et oratoire du roy de France depuis Clovis I jusques à nostre temps, Henry Sara, Paris, 1645, livre II, chapitre LVI, page 794-795 → lire en ligne)
néanmoins quand il vient à traiter de la guérison des écrouelles, accordée aux Rois de France, il croit qu’elle se fait par l’entremise des bons Anges, à cause des grands bienfaits des Rois de France envers l’Église ; d’où vient qu’ils ont été appelés, Très-Chrétiens.
« Au Seigneur Excellentissime, fils, et compère spirituel, Pépin, roi des Francs et Patrice des Romains, le Pape Paul. …… Roi très-chrétien, à qui la providence de Dieu à donné la victoire, nous ressentons une grande joie de ce que nous sommes unis par le lien d'une alliance spirituelle. »— (Paul Ier, extrait du Codex Carolinus traduit en français, dans Examen historique et critique de la vie de Ste Isbergue, 8e livraison du « Légendaire de la Morinie » par D.H., Delahodde, Boulogne-sur-Mer, 1850, page 4 → lire en ligne)
Article premier Il y aura une paix univerſelle & perpétuelle, une vraye & ſincere amitié entre le Sereniſſime &c Trés-Puiſſant prince Louis XIV. Roy Trés-Chrêtien, & la Sereniſſime & Trés-Puiſſante princeſſe Anne Reine de la Grande Bretagne, leurs Héritiers & Succeſſeurs, leurs Royaumes, Etats & Sujets, tant au dedans qu’au dehors de l’Europe.— (Traité de paix entre la France et l’Angleterre, Utrecht, 11 Avril 1713, page 9 → lire en ligne)
Article premier Il y aura une paix universelle et perpétuelle, une vraie et sincère amitié entre le sérénissime et très-puissant prince Louis XIV, roi très-chrétien, et la sérénissime et très-puissante princesse Anne, reine de la Grande-Bretagne, leurs héritiers et successeurs, leurs royaumes, états et sujets, tant au dedans qu’au dehors de l’Europe.
— Pour ma tête, dit Coconnas, je crois bien qu’on la tranchera, car elle est en France et fort aventurée même. Quant à mes bois de haute futaie, et quant à mes châteaux, je défie toutes les scies et toutes les pioches du royaume très-chrétien de mordre dedans.— (Alexandre Dumas, La Reine Margot, Calmann Lévy, 1886, tome 2, chapitre XXVII, pages 246)
↑Juvénal des Ursins, Tres Crestien, tres hault, tres puissant roy dans Écrits politiques, publiés par P.S. Lewis, avec le concours de Anne-Marie Hayez, C. Klincksieck, Paris, 1985, tome 2, pages 13-177 (Société de l’Histoire de France).
↑Noël Valois, L’origine du titre de roi très chrétien, dans Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1895, 39e année, no 4, page 313