très-chrétien

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Voir aussi : très chrétien

Étymologie

Du moyen français tres crestien (Attesté en 1446)[1] ou moyen français treſchreſtien (Attesté en 1487)[2]. Calque du latin christianissimus (« le plus chrétien »), superlatif de christianus.
L’appellation serait devenue exclusive et héréditaire aux rois de France à partir Charles V le Sage, mais avait déjà été décernée à de nombreuses reprises à titre individuel par la papauté des siècles auparavant[3][4].

Attestations historiques

  1. Moyen-Français
    • Cy commence vng treſexcellent liure nomme le proprietaire des choſes translate de latin en francoys a la requeſte de treſchreſtien & treſpuiſſant roy Charles quint de ce nom adonc regnãt en France paiſiblemẽt. — (Barthélemy l'Anglais, traduction Jean Corbechon, Le proprietaire en francoys (Le livre des propriétés des choses), M. Huss, 1487, incipit → lire en ligne)
      Ci-commence un très-excellent livre nommé « le propriétaire des choses », traduit du latin en français à la requête du très-chrétien et très-puissant roi dénommé Charles V, régnant alors paisiblement en France.
    • treſchreſtien ẽpereur Ceſar auguſte Charles le grãd monarcque roy de France — (Jean Lemaire de Belges, Les Illustrations de Gaule et singularitez de Troye, Geoffroy de Marnef, Paris, 1512 → lire en ligne)
      très-chrétien empereur César auguste Charles le grand monarque roi de France
  2. Français pré-classique
    • Mais la France, à qui Dieu a tant eſlargi d’heur,
      Sous les Rois treſchreſtiens a gardé ſa grandeur.
      — (Guillaume de La Perrière, Le miroir politique , V. Norment et J. Bruneau, Paris, 1567 → lire en ligne)
      La traduction en français de l’exemple manque. (Ajouter)
    • neantmoins quand il vient à traitter de la gueriſon des eſcroüelles, accordée aux Roys de France, il croit qu’elle ſe fait par l’entremiſe des bons Anges, à cauſe des grands bienfaits des Roys de France enuers l’Egliſe ; d’où vient qu’ils ont eſté appellez, Tres-Chreſtiens. — (Guillaume Du Peyrat, L’Histoire ecclésiastique de la cour, ou les antiquitez et recherches de la chapelle et oratoire du roy de France depuis Clovis I jusques à nostre temps, Henry Sara, Paris, 1645, livre II, chapitre LVI, page 794-795 → lire en ligne)
      néanmoins quand il vient à traiter de la guérison des écrouelles, accordée aux Rois de France, il croit qu’elle se fait par l’entremise des bons Anges, à cause des grands bienfaits des Rois de France envers l’Église ; d’où vient qu’ils ont été appelés, Très-Chrétiens.


Adjectif

Singulier Pluriel
Masculin très-chrétien
\tʁɛ.kʁe.tjɛ̃\
très-chrétiens
\tʁɛ.kʁe.tjɛ̃\
Féminin très-chrétienne
\tʁɛ.kʁe.tjɛn\
très-chrétiennes
\tʁɛ.kʁe.tjɛn\

très-chrétien \tʁɛ.kʁe.tjɛ̃\

  1. (Religion, Histoire) Mention honorifique décernée, à titre individuel, dès l’époque mérovingienne par la papauté romaine à certains princes et dignitaires, principalement francs, pour leur lien avec le christianisme.
    • « Au Seigneur Excellentissime, fils, et compère spirituel, Pépin, roi des Francs et Patrice des Romains, le Pape Paul. …… Roi très-chrétien, à qui la providence de Dieu à donné la victoire, nous ressentons une grande joie de ce que nous sommes unis par le lien d'une alliance spirituelle.  » — (Paul Ier, extrait du Codex Carolinus traduit en français, dans Examen historique et critique de la vie de Ste Isbergue, 8e livraison du « Légendaire de la Morinie » par D.H., Delahodde, Boulogne-sur-Mer, 1850, page 4 → lire en ligne)
  2. (Monarchie) Épithète exclusive des rois de France ; Relatif aux rois et royaume de France. — Note : à partir de Charles V.
    • Article premier Il y aura une paix univerſelle & perpétuelle, une vraye & ſincere amitié entre le Sereniſſime &c Trés-Puiſſant prince Louis XIV. Roy Trés-Chrêtien, & la Sereniſſime & Trés-Puiſſante princeſſe Anne Reine de la Grande Bretagne, leurs Héritiers & Succeſſeurs, leurs Royaumes, Etats & Sujets, tant au dedans qu’au dehors de l’Europe. — (Traité de paix entre la France et l’Angleterre, Utrecht, 11 Avril 1713, page 9 → lire en ligne)
      Article premier Il y aura une paix universelle et perpétuelle, une vraie et sincère amitié entre le sérénissime et très-puissant prince Louis XIV, roi très-chrétien, et la sérénissime et très-puissante princesse Anne, reine de la Grande-Bretagne, leurs héritiers et successeurs, leurs royaumes, états et sujets, tant au dedans qu’au dehors de l’Europe.
    • — Pour ma tête, dit Coconnas, je crois bien qu’on la tranchera, car elle est en France et fort aventurée même. Quant à mes bois de haute futaie, et quant à mes châteaux, je défie toutes les scies et toutes les pioches du royaume très-chrétien de mordre dedans. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, Calmann Lévy, 1886, tome 2, chapitre XXVII, pages 246)

Variantes orthographiques

Dérivés

Traductions

Prononciation

  • France (Yvelines) : écouter « très-chrétien  »
  • Somain (France) : écouter « très-chrétien  »

Voir aussi

Références

Sources

  1. Juvénal des Ursins, Tres Crestien, tres hault, tres puissant roy dans Écrits politiques, publiés par P.S. Lewis, avec le concours de Anne-Marie Hayez, C. Klincksieck, Paris, 1985, tome 2, pages 13-177 (Société de l’Histoire de France).
  2. Barthélemy l'Anglais, Le proprietaire en francoys (Le livre des propriétés des choses en français), M. Huss, 1487, incipit. Consulter cet ouvrage
  3. « CHRÉTIEN », dans  Trévoux, Dictionnaire universel françois et latin, 1704–1771 → consulter cet ouvrage
  4. Noël Valois, L’origine du titre de roi très chrétien, dans Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1895, 39e année, no 4, page 313