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(1875) Selon un postulat très répandu et couramment imputé à l’archéologue Amable Audin, trabouler serait issu d’un verbe *trabulare, contraction de *transambulare en latin tardif, composé de trans- (« à travers ») et ambulare (« se promener »). Cependant, cette hypothèse, que n’envisage pas le Trésor de la langue française, n’est pas non plus retenue par le Dictionnaire des régionalismes de France, pour lequel trabouler est simplement d’origine obscure. Le linguiste Xavier Gouvert l’estime invraisemblable pour des raisons phonétiques[1].
Ce verbe ne se trouve initialement que dans la locution lyonnaise allée qui traboule, variante de allée qui traverse[2]. Pour Xavier Gouvert, il s’agirait d’une création lexicale de type argotique résultant d’un croisement entre traverser et débouler (dérivé de bouler, « tomber en roulant »), qui renverrait à un sens primitif « traverser en descendant » explicable par le contexte topographique présumé de son apparition (les traboules descendant des pentes de la Croix-Rousse). Le Trésor de la Langue Française informatisé indique lui que les composés sont tra, forme altérée de trans, avec le verbe bouler dans le sens de « rouler »[3].
La première trace écrite remonte à 1875, mais l’« ancien patois lyonnais » auquel elle se réfère suggère que l’usage de ce verbe pourrait être sensiblement antérieur (voir citation 1).
La rue Saint-Dominique — ouverte en 1562 par le fameux baron des Adrets, lors de l’occupation de Lyon par les Protestants — n’a eu longtemps d’autre débouché sur la place des Célestins qu’un petit passage obscur, une allée de traverse ou, comme disait l’ancien patois lyonnais, « une allée qui traboule ». Cette allée était reliée à la place des Célestins par la rue Saint-Louis, rue fort peu connue, qui va de la rue Pazzi à la rue d’Amboise.— (Chronique : Lyon et le Rhône, Le Salut Public, premier décembre 1875, page 2)
Nous restions au 14 de la rue Palais-Grillet, mais c’était dans le même pâté de maisons ; l’allée traboulait. Elles traboulaient toutes, de ce temps ; ça vous économisait bien des pas, et, quand il tombait de l’eau, on allait faire les commissions sans quasi sortir dehors.— (Thomas Bazu, Une belle Polisse, Almanach des Amis de Guignol, 1923)
Un homme apparut, portant un ballot. – Pardon, Monsieur, est-ce que cela traboule, par là ? – Mais oui, Mademoiselle, par là et par là et par là… De traboule en traboule… Les rues à traverser entre les traboules… Elle s’y jetait comme à l’eau… Mais, maintenant, elle était sûre de son affaire, même s’ils avaient essayé de la poursuivre, le filet des traboules les tenait.— (Elsa Triolet, Le premier accroc coûte deux cents francs, 1944, réédition Cercle du Bibliophile, page 84)
Cet endroit était idéal car nous pouvions entrer et sortir sans trop nous faire remarquer, par quatre passages différents : rue Fleurieu, rue Laurencin, quai Gailleton et place Gailleton. Nous pouvions faire de fréquentes allées et venues en « traboulant » par ces diverses allées.— (André Courvoisier, Le Réseau Heckler : De Lyon à Londres, France-Empire, Paris, 1984, page 129)
Anne-Marie Vurpas note dans son enquête de 1992 que le mot est « bien connu » soit connu de plus de 75% des informateurs et utilisé par moins de 50% des personnes. Cela indique que le mot « fait de plus en plus partie du vocabulaire passif »[4].
↑Xavier Gouvert, Le traitement étymologique des "franco-provençalismes" dans le Trésor de la langue française - Problèmes méthodologiques et études de cas, in Richesses du français et géographie linguistique, collectif, sous la direction de Pierre Rézeau, De Boeck, 2007, pages 379-380