traduire \tʁa.dɥiʁ\ transitif 3e groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se traduire)
Elle était illettrée, et Jacques ne pouvait lui écrire, car elle n’eût osé montrer à qui que ce soit les lettres de l’officier pour se les faire traduire.— (Isabelle Eberhardt, Yasmina, 1902)
Lorsque l’interprète me traduisit le sens général du discours, je fus émerveillé.— (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1, De New-York à Tahiti, 1929)
Ce n'est pas pour ta pomme, Boutros, déclara-t-elle sur un ton de mépris et en traduisant son prénom en arabe.— (Stefanàkis Dimitris, Jours d'Alexandrie, Éditions La Martinière, 2013)
Je suis convaincu qu’il faut tout traduire, tout, mais que rien ne peut être traduit… pour des raisons simples : les mots n’ont pas les mêmes sens dans deux langues différentes.— (Brice Matthieussent et Adèle Van Reeth, Brice Matthieussent, traducteur, France Culture,Les Chemins de la philosophie, 29 avril 2022)
Quelques mois après la mort du Cardinal Mazarin, on envoya, dans le plus grand secret, au Château de l’Isle Sainte-Marguerite, un prisonnier inconnu. Il portoit dans la route un masque, ; ce qui lui a fait donner le nom de l’Homme au Masque de Fer. On avoit ordre de le tuer, s'il se découvroit. En 1690 , il fut traduit à la Bastille.— (Essai sur l'histoire de Provence, suivi d'une notice des Provençaux célèbres, tome 2, Marseille : chez Jean Mossy, 1785, page 243)
Le nommé Jacques Marguelot a été accusé d'avoir, le 22 juillet 1790, proclamé, à son de tambour, dans un jour de foire, à Montargis, qu’il étoit défendu de payer les droits de champart; . Ce Margnelot a été traduit au châtelet, comme ayant commis un crime de leze-nation; et, depuis treize mois, il est en état de captivité.— (M. Le Hodey, Journal des états généraux, convoqués par Louis XVI, le 27 avril 1789' ; aujourd’hui Assemblée nationale permanente ou Journal logographique, tome 32, Paris : chez Le Hodey, 1791, page 131)
Je demande que les individus de la famille d’Orléans dite Égalité, soient traduits devant le tribunal révolutionnaire, .— (Maximilien de Robespierre, Discours contre Brissot & les girondins, 10 avril 1793)
L’assemblée avait décrété, avant la fin de la lutte, que tous ceux qui seraient pris les armes à la main seraient transportés sans jugement ; les autres, traduits devant les conseils de guerre.— (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
Un jour, il « chroniqua » si fort que le Parquet lui réclama des comptes. Traduit en justice pour avoir injurié les « armées de terre et de mer » et prêché la guerre civile, il s’en tira avec deux mois de prison et quelques francs d’amende.— (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, pages 28-29)
Et ce pauvre hère, ragaillardi lui aussi par le thé et la bonne chère, traduit alors la reconnaissance de son estomac repu par un concert qui porte la satisfaction générale à son comble.— (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 32)
Il s’interrompit net et nous fit un sourire plutôt torve et en coin, comme s’il désespérait d’arriver à traduire en mots sa pensée.— (Henry Miller, L’ancien combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dans Max et les Phagocytes, traduction par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
J’éduquais mon oreille à traduire des multitudes de sons infimes, petits trots de souris et grincements de bois, .— (Claude Collignon, L’œil de la chouette, Éditions du Seuil, 1988, page 41)
le mécontentement qui devait se traduire, quelques années plus tard, sous la forme du boulangisme, était déjà très marqué ; .— (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre VI, La moralité de la violence, 1908, page 281)
La renaissance d’un certain patriotisme de clocher se traduisit par la prolifération des sectes manichéennes et millénaristes.— (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992)
Aujourd'hui son bonheur se traduisait par un amour dans la tombe, une épouse dans l'ombre, nul enfant sous le toit et la richesse dans les bras : une vie au gré du destin. Et le cœur de Naalo devint un nid de repentirs.— (Ansomwin Ignace Hien, Au gré du destin, Éditions G.T.I., 1997, page 129)
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