Singulier | Pluriel |
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trogne | trognes |
\tʁɔɲ\ |
trogne \tʁɔɲ\ féminin
Son visage était courroucé, sa trogne rouge flamboyait ; il se promettait de tancer vertement l’intrus qui, si mal à propos, troublait sa conversation nocturne et quotidienne avec la dive bouteille.— (Paul Lafargue, Pie IX au Paradis - 1890)
— Et vous, monsieur Vence, que pensez-vous de Napoléon ?— (Anatole France, Le Lys rouge, 1894, réédition Le Livre de Poche, page 52)
— Madame, j’ai peu de goût pour les « trognes à épée » ; et les conquérants me semblent tout bonnement des fous dangereux.
Elle aimait le vin et en buvait avec excès. Ce goût augmenta tellement qu’en peu de mois elle eut l’air d’une trogne dans une outre.— (Anatole France, Les Sept Femmes de la Barbe-Bleue et autres contes merveilleux, 1909)
Des coteaux d’Arbois, de Poligny et de Salins, descendait, chaque automne, avec les cuves pleines, le beau vin couleur peau d’oignon, jailli des grappes de poulsard, et les vignerons à rouge trogne bénissaient le Seigneur dont le bon soleil gorgeait de vie les pampres vigoureux et emplissait leurs futailles.— (Louis Pergaud, La Disparition mystérieuse, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
; l’autre, son barda sur l’épaule, les chausses lui dégringolant le long des jambes, la tête rejetée en arrière et s’envoyant un jet de sa gourde dans le gosier, a l’allure épaisse et la trogne truculente d’un rustaud des Flandres.— (Rachel Valentino, La formation de la peinture française: le génie celtique et les influences, éd. G.P. Maisonneuve, 1936, page 307)
et, puisant dans un pot une épaisseur de rouge, il s’enlumina la trogne à la manière d’un clown ou plutôt d’un ivrogne, .— (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
Le rejeton possédait une vilaine trogne de nouveau-né, avec de grosses lèvres, les joues échauffées, le nez légèrement épaté.— (Pascal Lainé, La dentellière, Gallimard, 1974, réédition Folio, page 50)
Le destinataire du sulfatage ce jour-là est un général à la trogne taillée à coups de serpe habitant une villa cossue du Beau-Fraisier.— (Serge Kastell, Le maquis rouge : l’aspirant Maillot et la guerre d’Algérie, 1956, L’Harmattan, 1997, page 236)
La trogne est issue d'un arbre taillé périodiquement "à ras" à la même hauteur pour produire durablement du bois (de nouvelles réitérations de l'arbre d'origine), du fourrage ou des fruits. Une trogne n'est plus un arbre, mais une collection de troncs portant réitérations, à tel point différent d'un tronc classique que c'est de cette structure de troncs alignés que l'on crée patiemment les "ronces" d'essence ("ronce de noyer" pour les automobiles de luxe par exemple).
Arbre étêté et taillé pour former une touffe épaisse à son sommet (5) :
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trogne \Prononciation ?\