à lèche-doigts \a lɛʃ.dwa\
, nos plaintes et nos condoléances, les miennes au sujet d'une cure dont j'ai été pourvu , et dans laquelle je n'ai, pour vivre et donner, que la dépouille d'un tiers de la dime, quelques novales et six mauvais journaux de terre, le tout estimé à 500 livres, tandis que les religieux du Gard, qui jouissent des deux autres tiers, en retirent plus de 800 livres et à rien faire. N'est-ce pas une espèce d'injustice que le cheval qui gagne l'avoine n'en ait qu’à lèche-doigts ?— (François-Irenée Darsy, Le clergé de l'église d'Amiens en 1789, Amiens : Société des Antiquaire de Picardie & chez Yvert et Tellier, 1892, note 189, p. 242)
« Leurs litchis sont excellents », remarqua Léopold. « Mais il faut aller les manger en Chine. Ici, ils arrivent en boîte et la conservation en atténue le goût, et puis, il n'y en a qu’à lèche-doigts. »— (Louise-Yveline Féray, La fête des eaux : une récréation asienne, Éditions Albin Michel, 1966)
Ainsi ses scrupules allaient si loin qu'ayant trouvé ci et là un certain nombre de livres lorrains annotés par le polisson de Jamet, et ne pouvant se résoudre à les condamner au feu, il cherchait à les échanger avec Beaupré ou avec Gillet, qui accueillaient ces raretés à lèche-doigts.— (Charles Courbe, Promenades historiques à travers les rues de Nancy au XVIIIe siècle, à l'époque révolutionnaire et de nos jours, Nancy : chez l'auteur & Imprimerie nancéienne, 1883, p. 203)
C'est l'œuvre d'un La Bruyère ligueur, voisin des halles, vengeur des paroisses, qui profite habilement de la langue révolutionnaire et s'en fait un ragoût de plus; qui s'en donne à cœur-joie et à lèche-doigts; qui, , se rabat et tombe sur la haute et basse bourgeoisie, sur la gent parlementaire, la gent écriveuse, grosse et menue, le fretin des journaux, la province; .— (Louis Veuillot, « Mélanges religieux, historiques, politiques et littéraires », dans Nouveaux lundis, par Charles-Augustin Sainte-Beuve, du lundi 30 septembre 1861, 3e édition, 1890, p. 56)