à tue-tête \a ty.tɛt\
Le Cardinal. – Attendez-vous qu’un valet crie à tue-tête en ouvrant une porte devant moi, pour savoir quelle est ma puissance ?— (Alfred de Musset, Lorenzaccio, 1834, acte IV, scène 4)
Le grincement des charnières et des essieux rouillés réveillèrent à l’autre bout de la ville le veilleur de nuit qui, soulevant sa hallebarde, s’écria à tue-tête : « Qui va là ? »— (Nicolas Gogol, Les Âmes mortes, 1842 ; traduction de Henri Mongault, 1949)
Chaque oiseau criait à tue-tête son gai refrain, tandis qu’avec un morceau de craie, son maître, sous la surveillance des commissaires, inscrivait consciencieusement les coups de gosier sur une ardoise.— (Charles Deulin, Cambrinus)
Il s’agissait d’un homme qui avait égorgé une fillette en même temps qu’il la violait, et qui, pour qu’on n’entendît pas les cris de la petite victime, chantait à tue-tête.— (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
Un grand gaillard roux, en bras de chemise, criait à tue-tête, un verre de vin à la main : « Des peigne- culs! Tous des peigne-culs! La peinture a commencé à partir de Picasso... Le progrès n'est plus dans la technique, mais dans la sensation.— (René-Jean Clot, Empreintes dans le sel, Gallimard, 1950, page 170)
Avec Marjo, on s'est mis à chanter à tue-tête Chats sauvages. La poule mouillée s'est sauvée. On n'a rien contre la musique classique. Mais on a tout contre les snobs, les casseuses de party.— (France Vézina, Osther, le chat criblé d'étoiles, éd. Québec-Amérique, 1990, page 153)