érémitiser \e.ʁe.mi.ti.ze\ intransitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison)
Ma vie — vue du dehors — se distingue par : son indépendance, pas la moindre « profession », possibilité de vivre pour soi peu importe les circonstances ; — au fond j’ai toujours été un ermite... Se répartissant — toujours extérieurement parlant — en trois périodes : la cochonnerie scolaire des premières 17 ou quelques années est, quoi qu’on en ait, à peu près inéluctable de nos jours, à moins d’avoir pour père un Nietzsche « promu » roitelet — mais en dehors de l’école j’ai joui d’une liberté peu commune, grâce à mes deux sages parents qui, je ne sais comment, pressentaient admirablement les besoins de mon intimissum ; vient ensuite : 17 ans encore et des poussières — pendant lesquels les jeunes gens piochent sans trop rien piger, courent après des pistons et croupissent dans l’esclavage de bureaux divers et variés — j’ai mené une vie de « rentier » tout à fait libre d’érémitiser — (Analogon jusqu’à un certain point : Schopenh. ; dommage que je n’aie pas hérité 30 000 florins de Bavière, mais à peine 11 000 d’Autriche) ; troisième période : laquelle s’est prolongée jusqu’aujourd’hui : une « vie de rentier » étant donné un état totalement désargenté — une indifférence absolue pour le gain, un « laisser-aller » permanent qui s’en remet en tout au « destin », autrement dit à la Providence .— (Ladislav Klíma, Je suis la volonté absolue, traduit du tchèque par Erika Abrams, éditions de la Différence)
D’un côté, Madeleine s’érémitise tandis que, de l’autre, la sainte du désert s’adoucit de l’influence magdalénienne.— (Jacques Dalarun, « Dieu changea de sexe, pour ainsi dire », 2008)