Les noms (et adjectifs) arabes peuvent prendre dans leur déclinaison une forme singulier, duel ou (le plus souvent) pluriel. Par ailleurs, même lorsqu'il est de forme singulier, un nom arabe peut avoir un sens singulier, désignant un individu, ou un sens collectif ou générique.
Cette distinction entre forme et sens conduit à des situations diverses :
Les formes de pluriel ne s'utilisent de fait que pour les êtres humains (noms communs de métier ou de fonction, les noms propres), ou autres êtres « doués de raison » (anges, Jinns, démons, etc.). Quand un nom au pluriel désigne autre chose que des êtres humains (animaux, choses concrètes ou abstraites), la forme plurielle est celle du féminin singulier (malgré le sens de pluriel masculin), et tout ce qui s'y rapporte se met au féminin singulier.
Ils se caractérisent par un noyau fixe (dans l'exemple, مَكْتُوب (maktûb_) auquel est adjoint des suffixes (externes) marquant le nombre et le cas.
La désinence ـُونَ (-ûna) est surtout l'indice du pluriel masculin dans le verbe et dans les participes, et son emploi dans les noms est secondaire. Il s'est restreint en arabe, hors des participes et de certains adjectifs, à quelques noms de racines incomplètes. C'est le pluriel de la plupart des noms propres d'hommes et de quelques noms communs de racines bilitères. Il n'a, dans les parlers modernes, aucun emploi nouveau.
Les pluriels sains sont réservés aux items dont la forme et le sens manifestent l’opération d’une dérivation morphologique, comme le participe actif (nom d'agent) ou passif (nom d'objet) des différentes formes verbales . C'est le pluriel d'un certain nombre d'adjectifs, des intensifs du type زَرَّازٌ -*a*²â*ũ-, des élatifs أَزْرَزُ -a**a*u-, etc. Ces mêmes participes forment leur féminin par le suffixe ـَةٌ (-@ũ).
Le pluriel sain masculin fait sa forme nominative en ـُونَ (-ûna), et sa forme oblique (accusatif et génitif) en ـِينَ (-îna) (ces formes sont le renforcement par allongement de la voyelle des formes du nominatif et du génitif singulier). Il ne prend pas de forme d'indétermination.
Le نَ (na) disparaît si le nom est déterminé par un complément du nom ou par un pronom affixe. Lorsque le pluriel externe masculin est suivi du pronom affixe ـِي (-î) (1° personne du singulier), du fait des restrictions sur la combinaison des voyelles (ou le i est prioritaire sur le u), la voyelle double du pluriel se transforme en ـِيْ (-iy) et le suffixe du pronom possessif se transforme en ـيَ (-ya), donnant dans tous les cas la terminaison ـِيَّ (-iy²a).
Le pluriel sain féminin a pour désinence générale en sémitique ـَاتٌ (-âtũ), qui est un renforcement du singulier ـَةٌ (-@ũ). Il est très vivant, et dans les parlers modernes, les mots nouveaux font leur pluriel en ـَاتٌ (-âtũ), ou selon un type de pluriel interne.
Il s'applique non seulement aux singuliers ayant une désinence féminine, mais aussi aux masdar de forme dérivées et ainsi qu'aux noms abstraits, aux noms de mois, aux noms étrangers. Il est le pluriel de noms collectifs ou de noms génériques.
Le pluriel féminin sain a sa propre déclinaison. Il suit deux cas, le nominatif en u et l'oblique (accusatif / génitif) en i, et prend les flexions de formes indéfinies.
Les pluriels brisés (ou pluriels internes) sont des mots dont la forme est celle d'un singulier (qui peut être mis au duel, voire au pluriel) mais dont le sens est celui d'une pluralité. Le sens est celui d'un ensemble, perçu comme tel, et comprenant un nombre indéterminé (mais non singulier) d'éléments. Le pluriel brisé d'une « chose » est plus « un bloc de choses » que « des choses ». Ainsi, كِتَابٌ (kitâbũ) (« livre, écriture ; pièce écrite ») pourra avoir comme pluriel brisé كُتُبٌ (kutubũ) (« (pluriel) des livres »), pris comme une unité ; et cette dernière notion peut elle-même être mise au pluriel (des collections de livres).
Les pluriels brisés constituent le cas non marqué ou par défaut. Ils sont généralement formés par modification des voyelles intercalées à la racine consonantique, avec éventuellement addition d’un préfixe أَـ (a-). Les caractères de ces pluriels internes sont les suivants :
Si un adjectif a un pluriel interne, celui-ci est identique pour le masculin et le féminin.
Le nom générique est un nom qui désigne l’espèce. Il peut s'agir d’un ensemble d’individus distinct, comptables, dont on peut dériver un nom d’unité, comme le mot سَمَكٌ (samakũ) , dont le nom d’unité est سَمَكَةٌ (samak@ũ) . Dans ce cas, le nom générique s'analyse comme un collectif.
Le nom générique peut également désigner un « nom de masse » individuée ne permettant pas d’obtenir le nom d’unité, parce que non comptable, comme le mot زَيْتٌ (zaytũ) , qui n’a pas de singulatif.
En grammaire arabe, le singulatif d'un mot générique collectif est appelé « nom d'unité ». Il peut être régulièrement formés à partir du nom générique, généralement en ajoutant au nom collectif le suffixe ـَةٌ (-@ũ), ou le suffixe ـِيٌّ (-iy²ũ) pour les être humains ou supposés intelligents.
Le singulatif peut lui-même disposer d'un pluriel, qui peut être régulier ou brisé.
Le sens de ces deux pluriels (de forme singulier) est différent : سَمَكٌ (samakũ) (du poisson) est considéré comme un ensemble unique et singulier, « de la poissonnade ». En revanche, أَسْمَاكٌ (asmâkũ) (des poissons) comporte l'idée d'une pluralité d'individus.