Xénophon \ɡze.nɔ.fɔ̃\ masculin
Une caractéristique remarquables du corpus de Xénophon est la grande variété des genres littéraires qu’il a pratiqués, voire inventés, à savoir l’histoire, le roman historique, la biographie, le récit autobiographique, l’analyse politique, le dialogue de philosophie politique, les écrits socratiques, dont un économique, et des traités techniques.— (Louis André Dorion, « Introduction » (2015), dans : Xénophon, Mémorables (-472), Les Belles Lettres, 2015, page 12)
Il aimait l’agriculture, la chasse, l’équitation ; il aimait la guerre, parce que la guerre, pensait-il, offre aux hommes l’occasion de déployer les plus hautes qualités de l’intelligence et le courage le plus héroïque. Il était vraiment le types de l’homme « beau et bon », καλὸς κἀγαθός, dont il a tracé le portrait dans le personnage d’Ischomaque. Sans être un profond penseur, Xénophon avait le goût de la réflexion et la vocation de l’enseignement. Il aime moraliser à propos de tout, tant sur l’attachement des casseroles et des marmites dans une cuisine que sur l’administration d’un vaste royaume. Mais sa marque la plus originale est la piété, une piété naïve, il ne fait rien sans consulter les dieux.— (Pierre Chambry, « Xénophon : l’homme et l’écrivain » (1933), dans : Xénophon, L’Anabase. Le Banquet, GF-Flammarion, 1996, pages 7-8)
Les historiens de la philosophie me paraissent avoir été très hostiles à Xénophon parce qu’il est trop vieux Grec ; Platon leur convient mieux parce qu’il est plus aristocrate, et par suite plus détaché de l’économie.— (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre VII : « La morale des producteurs », 1908, note en bas de page 344)
Telle fut la vie de Xénophon. C’était, comme le fait observer Diogène de Laërte, un homme remarquable à tous égards : grand amateur de chevaux, passionné pour la chasse, habile tacticien, rempli de piété, sacrificateur zélé, versé dans la connaissance des choses saintes, scrupuleux imitateur de Socrate. Un examen approfondi de ses ouvrages nous fait connaître l’écrivain d’élite qui par un don rare et précieux de la nature, eut, sans parler de ses talents d’orateur, de publiciste et d’économiste, la triple gloire d’être tout ensemble philosophe , général et historien.— (Eugène Talbot, « Introduction », dans : Œuvres complètes de Xénophon, Hachette, 3e édition, 1873, page VIII)