Singulier | Pluriel |
---|---|
allophobie | allophobies |
\a.lɔ.fɔ.bi\ |
allophobie \a.lɔ.fɔ.bi\ féminin
C'est le racisme, inné ou répandu par l'usage commun, que l'on pourrait qualifier de sentimental ou d'épidermique et qui n'est qu'une forme de l’allophobie c'est-à-dire de la crainte de ceux qui sont autres, comme le sont aussi la xénophobie, l’esprit de clocher, etc. La constatation de la différence dégénère aisément en crainte (phobie) de ceux qui sont différents.— (Roland J.-L. Breton, « Le racisme et l'Afrique noire », dans Racismes et Antiracismes, sous la direction de André Béjin & Julien Freund, Paris : Librairie des Méridiens, 1986)
C'est probablement pendant son malheureux séjour à New-York que s'imposa à lui la certitude d'être différent des autres et de ne pouvoir plus rien y changer. Née d'un sentiment d'infériorité humiliant, une telle idée doit être surcompensée, transformée en sentiment de supériorité, jusqu'à faire surgir une allophobie autiste que l'individu égaré s'applique à lui-même dans une exaspération schizothyme.— (Manès Sperber, Les visages de l'histoire, Éditions Odile Jacob, 1990)
La haine antijuive n'est pas simplement une forme de racisme ou une allophobie ordinaire. Celles-ci sont contingentes, issues de rapports de voisinage, placées sous le signe du quotidien. . Mais la haine du Juif est transcendante, elle n'a besoin ni de sa présence ici ni de son existence ailleurs.— (Jacques Givet, La Passerelle des émigrants, Éditions Stock, 1990, chap. 3)
L’allophobie linguistique développée par le peuple à l'égard des « Allemands » ne touche guère les élites et ne freine pas leur détermination.— (Irène Herrmann, Genève entre République et Canton: Les vicissitudes d'une intégration nationale (1814-1846), chap. 4 : Le cantonnement, thèse d'histoire, Presses de l'Université Laval & Les Éditions Passé-Présent, 2003, note 1, p. 218)