anti-France \ɑ̃.ti fʁɑ̃s\ féminin
Le point de rupture entre eux fut, comme pour beaucoup, l’affaire Dreyfus, Hervieu étant du côté de ce que Léon Daudet appelait « l’anti-France » (comme on dit l’antéchrist), « sans doute parce qu’il y trouvait son avantage ».— (Julian Barnes, L’Homme en rouge, Mercure de France, 2020, traduction Jean-Pierre Aoustin, page 273)
La notion d’anti-France est née avec l’affaire Dreyfus. Elle a été forgée pour stigmatiser ceux qui osèrent dénoncer une injustice d’État.— (survie-france.org)
Tout le mal vient d’un complot des forces de « l’anti-France » : le franc-maçon, le Juif, le communiste et l’étranger. « Il n’y a pas de neutralité possible entre le vrai et la faux, entre le bien et le mal, entre la santé et la maladie, entre l’ordre et le désordre, entre la France et l’anti-France » déclare Pétain en août 1940.— (Denis Salas, « Introduction. Juger, poursuivre et défendre entre 1940 et 1944 », Histoire de la justice, vol. 14, no. 1, 2001, pages 9-26.)
Cette droite extrême considère la franc-maçonnerie comme l’un des trois piliers de l’anti-France alors que la droite conservatrice regarde le Grand-Orient comme le vivier de la gauche non communiste.— (Julien Fouquet, « La répression antimaçonnique dans les colonies », Jacques Cantier éd., L’Empire colonial sous Vichy. Odile Jacob, 2004, pages 195-212.)
La création du nouveau pouvoir fédère tous les ennemis du régime républicain, mobilise tous ceux qui attribuent la défaite au libéralisme républicain, au Front populaire, et au travail de sape de ce que l’Action française de Charles Maurras appelle l’anti-France, ces « quatre États confédérés » que l’académicien martégal ne cesse de dénoncer depuis l’affaire Dreyfus : les métèques (les étrangers), les protestants (Jules Ferry et ses séides), les francs-maçons et les Juifs.— (Johann Chapoutot, « Les États autoritaires : l’Espagne, le Portugal et la France de Vichy », Fascisme, nazisme et régimes autoritaires en Europe – 1918-1945. sous la direction de Chapoutot Johann. Presses Universitaires de France, 2013, pages 249-284.)
Les intégristes catholiques interprètent ainsi l’avènement de la France moderne comme le triomphe du complot mené par l’Anti-France (constituée par les « juifs, protestants, métèques et franc-maçons ») contre la chrétienté.— (« Les commandos anti-IVG face à l’analyse sociologique »)
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