Invariable |
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au jour le jour \o ʒuʁ lə ʒuʁ\ |
au jour le jour \o ʒuʁ lə ʒuʁ\
Elle n’avait pas le moindre souvenir aujourd’hui de ce qu’elle avait dit ou fait hier. C’était un être gai qui vivait exactement au jour le jour.— (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
À l’époque où nous la rencontrons, doña Luz était donc une heureuse enfant, vivant au jour le jour, satisfaite du présent, ne songeant nullement à l’avenir.— (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
Les guerres, le socialisme, les luttes économiques nous préparent d’ailleurs de bien autres catastrophes, et à l’époque de désagrégation universelle où nous sommes entrés, il faut se résigner à vivre au jour le jour sans trop se soucier de lendemains qui nous échappent.— (Gustave Le Bon, Psychologie des foules, Alcan, 1895, livre III)
Au jour le jour, la gestion de cette relation pour le gouvernement Trudeau ne représentera plus un guêpier.— (Guillaume St-Pierre, Un remaniement qui sent les élections, Le Journal de Québec, 13 janvier 2021)
La clientèle étant réfractère à ces prix, supérieurs de 50 % à ceux qui se pratiquaient au début du mois de septembre, les acheteurs restent dans l’expectative et ne passent leurs ordres que par petits paquets et au jour le jour.— (Le Progrès agricole et viticole, 1929, volume 92, page 360)
au jour le jour \o ʒuʁ lə ʒuʁ\ masculin
Au moment où cette seconde pièce commença, je regardai du côté de la baignoire de Mme de Guermantes. Cette princesse venait, par un mouvement générateur d’une ligne délicieuse que mon esprit poursuivait dans le vide, de tourner la tête vers le fond de la baignoire ; les invités étaient debout, tournés aussi vers le fond, et entre la double haie qu’ils faisaient, dans son assurance et sa grandeur de déesse, mais avec une douceur inconnue que d’arriver si tard et de faire lever tout le monde au milieu de la représentation mêlait aux mousselines blanches dans lesquelles elle était enveloppée un air habilement naïf, timide et confus qui tempérait son sourire victorieux, la duchesse de Guermantes, qui venait d’entrer, alla vers sa cousine, fit une profonde révérence à un jeune homme blond qui était assis au premier rang et, se retournant vers les monstres marins et sacrés flottant au fond de l’antre, fit à ces demi-dieux du Jockey-Club — qui à ce moment-là, et particulièrement M. de Palancy, furent les hommes que j’aurais le plus aimé être — un bonjour familier de vieille amie, allusion à l’au jour le jour de ses relations avec eux depuis quinze ans.— (Marcel Proust, À la recherche du temps perdu, tome 3, Le Côté de Guermantes, 1920–21)