avoir le verbe haut \a.vwaʁ lə vɛʁb ʔo\ (se conjugue → voir la conjugaison de avoir)
Il croyait parler à mi-voix ; mais, comme tous les gens dont le vin délie la langue, il avait le verbe haut, et le bruit de ses paroles s’élevait au-dessus du diapason des conversations particulières.— (André Theuriet, Le Mariage de Gérard, C. Marpon et E. Flammarion, 1887, page 136)
Comme tout Méridional, il avait le verbe haut, et parlait en faisant de grands gestes maladroits, qui n’étaient jamais en rapport avec ce qu’il disait.— (Henry de Gorsse et Joseph Jacquin, La Jeunesse de Cyrano de Bergerac, Hachette, 1906, page 91)
Il a le verbe haut ; il a une voix qui sert volontiers d’écho à ses pensées ; sa franchise est aussi rude que ses convictions sont fortes ; ne croyant avoir rien à cacher, il ne cache rien, et son cœur est un livre ouvert que ceux-là seuls seraient excusables de ne lire point qui ne savent pas lire.— (Louis Blanc, Lettres sur l’Angleterre, A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, 1866, t. 2, page 137)
Et ils avaient, lui et ses frères, le verbe haut et libre, d’une verdeur de poésie, d’une hardiesse de vérité souveraines, se faisant justiciers partout, attaquant les riches et les puissants, osant dénoncer les mauvais prêtres, les évêques débauchés, simoniaques et parjures.— (Émile Zola, Les Trois Villes : Rome, G. Charpentier et E. Fasquelle, 1896, page 450)
La parole était l’expression de son pouvoir, de sa puissance. Georges avait le verbe haut, précis, académique.— (Delphine de Vigan, Rien ne s’oppose à la nuit, J.-C. Lattès, 2011)
Pendant que nous étions là-haut, les batteries d’Auteuil et du Point-du-Jour lancèrent quelques projectiles de gros calibre, avec un bruit dont les échos des arcades redoublaient le fracas. C’était la première fois que nous entendions parler le rempart ; il a le verbe haut et saurait se faire écouter dans un dialogue avec l’ennemi.— (Théophile Gautier, Tableaux de siège : Paris, 1870-1871, Charpentier, 1871, page 69)
Ce que l’on peut observer de plus étrange dans ce domaine, c’est la foi sans la piété ; foi raide, hautaine, antipathique, dépourvue de ce parfum d’humanité sans lequel rien ne vaut. Une foi qui ne respecte pas, a le verbe haut et dur et même se moque au besoin de la foi d’autrui.— (Charles Wagner, Jeunesse, Fischbacher, 1892, page 394)