battre en brèche \ba.tʁ‿ɑ̃ bʁɛʃ\ transitif (se conjugue → voir la conjugaison de battre)
Enfin la dernière nous paraît représenter le bosson, ou bélier des anciens, avec lequel on battait en brèche les murailles avant l’emploi de l’artillerie.— (Bulletin monumental, page 337, Société française d’archéologie, 1861)
Les batteries disposées depuis longtemps par le maréchal de La Meilleraie commencèrent à battre en brèche, mais mollement, parce que les artilleurs sentaient qu’on les avait dirigés sur deux points inexpugnables, et qu’avec leur expérience, et surtout le sens droit et la vue prompte du soldat français, chacun d’eux aurait pu indiquer la place qu’il eût fallu choisir.— (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, Michel Lévy frères, 1863)
Avec le timon du corbillard on pourra battre en brèche, comme avec un bélier à tête de mort, les murailles des Tuileries.— (Jules Vallès, L’Insurgé, G. Charpentier, 1908)
Sans désemparer, nous avons pris à partie celles de ces congrégations qui s’adonnaient à l’enseignement et qui, par un enseignement de doctrines contre-révolutionnaires, battaient en brèche l’édifice républicain.— (Discours d’Émile Combes à Auxerre, 4 septembre 1904)
Chez les peuples protestants, il y a d’autant plus d’ardeur morale que l’Église établie est plus fortement battue en brèche par des sectes dissidentes.— (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre VI : La moralité de la violence, 1908, page 301)
Aucun enfant « du peuple » n’a joué dans ce beau jardin ; aucun livre qui passe pour battre en brèche « les bonnes doctrines » n’a accès dans cette belle bibliothèque.— (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, page 183)
Allons plus loin : Quoi qu’ait pu ou n’ait pas pu accomplir le nationalisme, il est maintenant battu en brèche par les mouvements militants religieux.— (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, page 119)
Je me dis : mais dans quel monde on est si les gens ils sont sans cesse en train de battre en brèche les petites choses qui pérennisent nos préjugés, hein ?— (Alain Mabanckou, Black Bazar, Seuil, 2009, page 65)