c’en dessus dessous \sɑ̃ d(ə.)sy d(ə.)su\
On discutoit encore s’il faloit écrire sans dessus dessous, ou sens dessus dessous ; à cela, même réponse ; ni l’un ni l’autre ne valent. On écrivoit ancienement c’en dessus dessous, ou ce dessus dessous, et c’est la véritable manière de l’écrire, c’est mettre dessous ce qui devroit être dessus…— (Dominique Martin Méon, Fabliaux et contes des poètes françois des XI, XII, XIII, XIV et XVe siècles, 1808)
C’est un vrai cen-dessus-dessous.— (Honoré de Balzac, Le Cabinet des Antiques, La Comédie humaine, T. IV, p. 1086, Bibliothèque de La Pléiade)
On trouve dans nos anciens auteurs les locutions c’en dessus dessous c’est à dire dessus ce qui est dessous ou en dessous. Dans la suite, nos grammairiens, ne comprenant plus ces locutions, se sont évertués à qui mieux mieux à les défigurer ; dans c’en dessus dessous, etc ; les uns ont pris c’en pour le substantif sens, synonyme de côté, et ils ont prescrit d’écrire sens dessus dessous ; les autres ont pris c’en pour la préposition sans, et l’on doit écrire, d’après eux, sans dessus dessous, etc.— (A. de Chevallet, Origine et formation de la langue française, 1857)
« C’en dessus dessous » est alors considéré comme une corruption de : « Ce qu’en dessus est dessous. »— (Albert Dauzat, Le Français moderne, 1943)
Comme, à force de réformes, on a mis l’Université C’EN dessus dessous (ainsi doit-on écrire), je ne sais plus très bien ce qu’est aujourd’hui l’école— (Gaxotte, Mon village et moi, cité par Maurice Grevisse, Le Bon Usage, 1975)