Singulier | Pluriel |
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chienlit | chienlits |
\ʃjɑ̃.li\ |
chienlit \ʃjɑ̃.li\ masculin ou féminin
C'est un chienlit.
Des chienlits chantaient une ronde, qu’ils accompagnaient au refrain en tapant des talons.— (Émile Zola, Nana, 1881)
Les budgets de la marine et de la guerre vident impitoyablement l’escarcelle du pauvre afin que des amiraux, des maréchaux, des colonels, des ministres, empanachés et ridicules, fassent tonner les salves et, sous les drapeaux ondoyants, promènent leurs costumes de foire, leurs uniformes de bureaucrates homicides, leur chienlit de croquemitaines édentés.— (Laurent Tailhade, Discours pour la Paix, Lettre aux conscrits, L’Idée libre, 1928, pages 21-30)
Lorrain m'apporte un journal illustré où Pierre Loti, « le nouvel académicien », est représenté « dans son habitation de Rochefort » en Algérien de mardi gras, dans un intérieur alhambresque, ressemblant à l'ancienne salle à manger du restaurant Peters. Quelle cervelle de chienlit a cet écrivain de talent !— (Edmond et Jules de Goncourt, Journal, Mémoires de la vie littéraire, tome II, Robert Laffont, 1989, page 1047)
On répétait : « Le peuple aime les fêtes. Il faut que la démocratie lui donne de belles fêtes. » Celle-ci, comme les autres, dégénéra en chienlit.— (Léon Daudet, Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux, Grasset, 1914, réédition Le Livre de Poche, page 87)
La réforme oui, la chienlit non !— (Charles de Gaulle, le 19 mai 1968)
Quand de Gaulle réapparu – où était-il ? on l’espérait parti définitivement – a parlé de « chienlit » d’une bouche tordue de dégoût, sans savoir le sens on a perçu tout le dédain aristocratique que lui inspirait la révolte, réduite à un mot qui charriait l’excrément et la copulation, le grouillement animal et l’échappée d’instincts.— (Annie Ernaux, Les années, Gallimard, 2008, collection Folio, pages 108-109)
Mais ce qui expliquait qu’une fraction de cette opinion publique se permît de nous crier : « A la chienlit ! » c’était notre attitude timide, embarrassée.— (Touchatout, Mémoires d’un préfet de police, 1885)