Singulier | Pluriel |
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chromo | chromos |
\kʁo.mo\ |
chromo \kʁo.mo\ masculin ou féminin
Elle eut le soulagement de constater que, dans ce café, elles étaient seules. Anne inspecta d’un bref regard les tables, les murs où des chromos sans verre glorifiaient les prouesses de l’amiral Courbet, tandis que Galswinthe demandait qu’on leur servît des grogs.— (Pierre Benoit, Mademoiselle de la Ferté, Albin Michel, 1923, réédition Cercle du Bibliophile, page 87)
Cela fait Ranz des Vaches ! Chromo romantique, que j’envoie chez le chiffonnier avec la salle à manger Henri II et le petit manteau Ruy Blas…— (Maurice Constantin-Weyer, Un homme se penche sur son passé, 1928, réédition Nelson, page 76)
Et plus haut, joyeusement gueulards, les chromos de M. Hugo d’Alési groupent quelques mules aux pieds légers dans des montagnes évidemment thermales, installent sur les routes auverpines de grands bœufs blancs tachés de ce que vous savez, et, sous d'obligeants clairs de lune, agenouillent des Bretons échappés du Pardon de Ploërmel aux seuils d'églises dont le roman-gothique tire sur la Renaissance…— (Jean de Tinan, Willy, Maîtresse d’esthètes, 1995)
On fait défiler les ouvriers de la Ruhr devant un Van Gogh, un Cézanne et un chromo. Ils votent naturellement pour le chromo. Voilà la vérité du peuple!— (Antoine de Saint-Exupéry, Lettre non envoyée au général Chambre, écrite à la Marsa, en juin 1943, publiée dans ses Écrits de guerre (1939-1944), Éditions Gallimard)
La chromo, en allemand le kitch, existe dans le domaine des cabarets de nuit. Restaurants bizarres, généralement slaves, qui sont à la fête nocturne ce que la quincaillerie catholico-lugubre de la place Saint-Sulpice est à l’art.— (Léon-Paul Fargue, Le Piéton de Paris, Gallimard, 1939)
Ces ruines, escarpements, sites exotiques ou contrées lointaines constituaient toute une gamme interchangeable de chromos dont le pathos exemplaire avait vocation de fournir l’indispensable support coloré à des clichés réalisés en studio et bien dans le goût des familles françaises.— (Jean Vautrin, Le Voyage immobile (de Kléber Bourguignault), dans le recueil Baby Boom, 1985, page 120)
je me sentais bien dans cette douillette petite maison, où il n’y avait pas de chromos aux murs et où l’on vouvoyait les domestiques.— (Anton Tchekhov, La Maison de la mezzanine, 1896, traduction d’Anne Coldefy-Faucard, Librio 698, E.J.L., 2004)