consubstantialiser \kɔ̃.syp.stɑ̃.sja.li.ze\ 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se consubstantialiser)
Plotin découvre en effet que la pensée par un mouvement de clôture assimile son objet, le "consubstantialise" : l’Intelligence en intelligibilisant l’Un, en se l’appropriant, le dénature.— (Revue de philosophie, 15, Plotin, page 111, direction Jean-Marie Vaysse, 1999, Kairos, Presses Universitaires du Mirail)
Or, consubstantialiser Dieu et le monde, c’est anéantir la liberté de Dieu, et la réduire à l’absolue nécessité d’un éternel développement.— (Panayotti Isagoras, Étude sur la société et l’état, page 219, 1871, Auguste Fontaine)
Et il n’y a qu’une voie de libération : l’amour, que Thérèse consubstantialise au « Seigneur ».— (Jean-Jacques Dubois, Comprendre le malheur : sans amour tout est inceste : une perspective psycho-chamanologique, 2007, Louise Courteau, Osmora)
Elle consiste en somme en nous consubstantialisant, si l’on peut dire, à nous rendre plus un avec l’objet consommé. C’est la relation qui enchaîne sans la communion qui consubstantialise.— (Georges Davy, La foi jurée, pp. 55 et 187, 1922)
D’un autre côté, comme les êtres métaphysiques, je veux dire les idées de la géométrie et des nombres, de Dieu et de la moralité de nos actions, ne peuvent point entrer ainsi formulées dans nos sens, ni par conséquent réveiller par elles-mêmes notre sentiment, ne semble-t-il pas nécessaire que la parole nous les communique, les introduise dans notre esprit, et qu’ainsi le sentiment une fois éveillé, les perçoive, se les assimile, les consubstantialise en quelque sorte avec l’âme et les féconde par l’attention, la comparaison ou le raisonnement.— (Annales de philosophie chrétienne, tomes 46-47, page 89, 1853)
l’iconicité du signe ne se mesure pas à l’aune de la ressemblance mais de l’immanence. La divinité ne parle pas d’un ailleurs, elle se consubstantialise dans le signe.— (Fernando Gil, Traité de l’évidence, page 25, 1993, Millon)
Le fait religieux, si je puis ainsi dire, se consubstantialise au croyant ; il se nourrit de sa foi, il en jouit.— (A. Bouvier, Étude sur les conditions du développement social du christianisme, pp. 33-34, 1851, Ferdinand Ramboz et Cie.)
Parole et organicité semblent se consubstantialiser l’une à l’autre.— (Patricia Signorile, Paul Valéry, philosophe de l’art, note no 1, page 200, 1993, Vrin)