déconcréter \de.kɔ̃.kʁe.te\ transitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison)
En outre, tandis que l’algèbre, tout en opérant par son symbolisme sur des phénomènes déjà suffisamment tangibles par eux-mêmes pour l’imagination parce qu’ils sont de nature homogène, s’est malgré cela continuellement efforcée, comme nous l’avons vu, avec la géométrie analytique, avec la mécanique et la physique mathématique en général, et avec l’inversion symbolique elle-même, de « concréter ou d’« objectiver synthétiquement » le plus possible ses symboles et ses formules, et cela dans le but d’exciter et de provoquer précisément l’imagination combinatrice ; les logisticiens, au contraire, se sont fait un point d’honneur de « déconcréter » le plus possible leurs propres symboles, de les vider, avec le soin le plus scrupuleux et le plus minutieux, de tout contenu d’évidence intuitive, ou susceptible en tout cas de donner à l’imagination le moindre point d’appui.— (Eugenio Rignano, Psychologie du raisonnement, 1920, page 280)
Toute société ne peut exister qu’à la condition de se déconcréter, de se fluidifier, de se développer, de grandir, en un mot de progresser incessamment dans la vie.— (Charles-Joseph-Nicolas Robin, Histoire de la Révolution française de 1848, 1849)
L’action de la pensée chez l’homme n’est autre que l’action de la déconcrétion de son être; il ne sait que parce qu’il lui est donné de pouvoir penser ou apprécier, et il ne peut penser ou apprécier sans se déconcréter.— (J. A. Gentil, Manuel élémentaire de l’aspirant magnétiseur, 1854, page 261)