désœuvré

Voir aussi : désœuvre

Français

Participe passé de désœuvrer.

désœuvré \de.zœ.vʁe\

Qui ne sait pas s’occuper, qui n’en a pas le moyen.
- Mais c’était l’heure du coucher du soleil ; et plus nombreuse que la foule active, la foule désœuvrée couvrait la jetée. — (Pierre Louÿs, Aphrodite, Mercure de France, Paris, 1896)
- C'était, dans toute la force du terme, la vie désœuvrée, et cette vie-là laisse beaucoup de place à l'imprévu. — (Fortuné du Boisgobey, Double-Blanc, Paris : chez Plon & Nourrit, 1889, p. 53)
- Les « hittistes », littéralement « adossés au mur » vont par grappes d’adolescents désœuvrés, agglutinés tout au long de l'année. Il font partie du paysage humain des cités d'aujourd'hui et stationnent en des lieux de passage stratégique leur permettant de se tenir informés de toute la vie du quartier. — (Djamila Saadi-Mokrane, « Petit lexique du dragueur algérois », dans La virilité en islam, sous la direction de Nadia Tazi et Fethi Benslama, Éditions de l'Aube & Intersignes, 1998, réédition de poche : Éditions de l'Aube, 2004, page 261)
- J’étais chargé de la gestion des réclamations. C’était une entreprise de matériel biomédical (sur le papier), donc tout produit retourné présentai un danger biologique potentiel. Du coup, je pouvais passer mon temps seul dans une pièce, sans aucune surveillance et, en gros, totalement désœuvré. — (David Graeber, traduit par Élise Roy, Bullshit jobs, Les liens qui libèrent, 2018, ISBN 979-10-209-0633-5)

Singulier	Pluriel
désœuvré	désœuvrés
\de.zœ.vʁe\

désœuvré \de.zœ.vʁe\ masculin (pour une femme, on dit : désœuvrée)

Individu sans activité.
- Des groupes nombreux et menaçans recommencèrent à se former dès le milieu d'octobre ; ils allaient çà et là recrutant les gens sans aveu, les désœuvrés, les ouvriers fâchés encore, les curieux, qui par leur masse augmentaient la foule. — (Étienne-Léon de Lamothe-Langon, Cinq mois de l'histoire de Paris en mil huit cent trente, Paris : chez Le Goubey, chez Leriverend, chez Le Pouleton & chez Le Rosey, 1831, p. 288)
- Elles n’étaient pas de ces désœuvrées qui proscrivent, comme déshonorant, le saint calus du travail, et n’en rougissaient point. — (Auguste de Villiers de L'Isle-Adam, Les Demoiselles de Bienfilâtre, dans les Contes cruels, 1883, éditions J. Corti, 1954, volume 1, page 5)
- Les personnages de la tragédie sont toujours, plus ou moins, des désœuvrés. On imagine mal un Hamlet talonné par le besoin de gagner sa vie. Le “to be or not to be” est un fruit du loisir. — (André Gide, Journal, 12 novembre 1931)