désemménager \de.zɑ̃.me.na.ʒe\ intransitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison)
Nous, on a emménagé ensemble au bout de trois mois, et là on désemménage (appart’ à part!!!)— (site amour-couple.aufeminin.com)
Pour vivre leur « désalliance » ensemble mais séparément, ils ont trouvé l’astuce : « désemménager » dans deux appartements communicants, où la chambre de Rose et Raoul ferait un sas pour « rester au milieu des parents… »— (site www.allocine.fr)
Fondamentalement enfermés dans cette structure labyrinthique mais condamnés dans chaque nouvelle à toujours migrer et tenaillés par le « hors-là », ayant soif d’ailleurs, toujours disposés à se désemménager, les personnages de Simenon en réalité n’ont pas le choix entre partir et demeurer : puisqu’il n'est pas de Terre Promise, pas de Havre, pas de Ville qui puisse véritablement mettre un terme à l’errance de ce voyageur impénitent et donc pas de Ville Sainte qui puisse orienter ses pérégrinations, puisqu’il n’est point d’ailleurs et que tout se ramène toujours et de manière cauchemardesque à l’ici-même, c’est-à-dire au « non-lieu », à une vacance affreuse ; puisque du côté de chez Swaan, c’est encore le côté de Chincholle et qu’en définitive chaque nouvelle Babylone, devenue bientôt cité fantôme, profile sa silhouette comme un moulin à vent dérisoire, puisque pour tout dire, régulièrement expropriés, expatriés, expulsés, délogés sans trompette, ils ne connaissent que l’expulsion et n’ont pour asile que de vaines demeures, ils en finissent par être de partout et de nulle part, autrement dit en situation d’exil permanent, au seuil du monde : les voici relégués dans les limbes.— (Vincent Engel, René Godenne, François Moens, Nouvelles et nouvellistes belges, 2003, page 241)