déshabituer \de.za.bi.tɥe\ transitif (voir la conjugaison) (pronominal : se déshabituer)
Quelquefois elle nous regardait, Olivier et moi, attentivement, comme pour être bien assurée de se reconnaître et mieux constater son retour et sa présence au milieu de nous ; mais soit qu’elle nous trouvât l’un et l’autre un peu changés, soit que deux mois de séparation et la vue de tant de figures nouvelles l’eussent déshabituée de nos visages, je voyais dans sa physionomie poindre une vague surprise.— (Eugène Fromentin, Dominique, L. Hachette et Cie, 1863, réédition Gründ, page 88)
Songez donc ! Vous vous installez au café maure, à côté des pouilleux que vous avez déjà déshabitués de vous saluer…— (Isabelle Eberhardt, Le Major, 1903)
La hauteur des maisons dont j’étais déshabituée m’étouffait.— (Jean Giono, Un roi sans divertissement, 1947)
Son cœur, déshabitué du calme et de la paix, semblait ne pouvoir plus battre que d’angoisse.— (Jules Supervielle, Le voleur d’enfants, Gallimard, 1926, collection Folio, page 86)
À ce moment, Raoul Vilain, dont les genoux déshabitués souffraient de leur station sur le bois, en souleva un qui fit glisser l’aquarelle.— (Daniel Boulanger, Le chemin des caracoles, Laffont, 1966, réédition Le Livre de Poche, page 90)
Les villes de chez moi étaient, la nuit, couleur de cendre. Je m'y étais déshabitué de toute lueur, et cette capitale rayonnante me causait un vague malaise.— (Antoine de Saint-Exupéry, Lettre à un otage (1943), I)
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