diablerie

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Étymologie

Composé de diable et du suffixe -erie.

Nom commun

Singulier Pluriel
diablerie diableries
\djɑ.blə.ʁi\

diablerie \djɑ.blə.ʁi\ féminin

  1. Maléfice qui vient du diable ou qu’on lui attribue.
    • Il se mêlait de diablerie.
    • Il y a sans doute quelque diablerie dans cette boîte, se dit-il ; cet homme était sacrilège et sorcier. Allons déposer cette cassette chez l’évêque, elle renferme peut-être un démon. — (Victor Hugo, Han d’Islande, 1823)
    • … dans un cœur où gît tant de prouesse la trahison ne peut entrer, ou bien c’est la plus grande diablerie du monde ! — (Jacques Boulenger, La Mort d’Artus, 1923)
  2. (Par extension) Prétendues possessions ; ensorcellements.
    • Jadis le seigneur Cléophas-Léandre-Pérez-Zambulo vit de fort belles choses, à l’aide d’un diable, bon humain, qui le promenait de toit en toit. Moi, sans diablerie, et sans risquer de me rompre le cou, je devins maîtresse de pénétrer partout, de tout voir. — (André-Robert Andréa de Nerciat, Félicia, 1778)
    • Il lui reste un dernier recours. Croyant sincère, il appelle Dieu et l’église à l’aide. Un exorciste est donc consulté. Le spécialiste en diablerie reste dubitatif ; ses formules vagues sont recueillies pieusement (c’est bien le moins) par la presse. — (René Cavanhie, Les Esprits frappeurs de Vailhauquès, dans Le Québec sceptique, no 24, décembre 1992, page 28)
    • De leur côté, les juifs, qui après des années de discriminations et d’expropriations ont été autorisés à revenir dans le royaume de France, notamment pour exercer le métier de prêteurs, sont soupçonnés d’avoir soudoyé les lépreux pour répandre la lèpre par « diablerie ». — (William Audureau, Comment, depuis des siècles, les théories du complot forment et déforment l’imaginaire, Le Monde. Mis en ligne le 4 décembre 2021)
  3. (Par extension) Mal, mauvais esprit, ruse, disposition au vice ou à l’intrigue.
    • Nous sommes tous assez mauvais ; je ne vois pas d’inconvénient à cela. Un peu de diablerie dans un homme l’aide à se pousser, surtout dans cette affaire qui nous concerne. — (James Fenimore Cooper, Ravensnest, 1846, traduction par A. J. B. Defauconpret)
    • Un groupe d’officiers anglais, avec toute la diablerie de leur âge et de leur profession, restait seul spectateur de la scène qui allait avoir lieu. — (Anonyme, Revue des Deux Mondes, 1829)
    • Mais a-t-elle de la vivacité, du feu, du brillant, quelque étincelle de diablerie ? — Pas un grain, répondit l’amant ; c’est de toutes les créatures humaines la plus douce, la plus simple, la plus facile à conduire — (Hippolyte Parigot, Le Drame d’Alexandre Dumas, 1899)
  4. (Par extension) Complot, intrigue, méfait.
    • — Tu es content, tant mieux.
      — Tu le seras aussi quand tu sauras ce que je veux faire ?
      — Quelque diablerie, sans doute ?
      — Un coup magnifique.
      — (Gustave Aimard, Ourson Tête-de-fer, 1868)
    • — Quelle nouvelle diablerie a-t-il faite ? demanda-t-il.
      — Quelle diablerie ? Vous n’en avez donc pas entendu parler alors ? Comment ; mais nous l’avons ici à Basse-Terre, sous les verrous ! Il a été jugé mercredi dernier et on va le pendre demain matin.
      — (Arthur Conan Doyle, Le Capitaine Sharkey, 1897, traduction par Geo Adam)
  5. (Sens figuré) (Familier) Tout mauvais effet dont on ne peut découvrir la cause, et surtout des machinations secrètes qui nuisent au succès d’une affaire.
    • — Quels sont ces hommes, Marceau ? cria le seigneur furieux.
      — Ce sont des prisonniers, Excellence.
      — Des prisonniers, quels prisonniers ?
      — Les vôtres, Excellence.
      — Qui a donné l’ordre de les amener ici ?
      — Vous-même. L’escorte avait votre anneau armorié.
      — Je n’ai jamais vu ces hommes. Il y a quelque diablerie là-dessous.
      — (Arthur Conan Doyle, Les Réfugiés, 1893, traduction par Geo Adam)
    • — Je veux dire la guerre en batailles rangées ; car l’insurrection ne fut pas complètement éteinte ; les colonnes infernales
      — Qu’est-ce que cette diablerie ?
      — Des colonnes mobiles organisées par le général Thureau pour punir par le fer et le feu ceux qui refusaient de se soumettre.
      — (Eugénie Guinault, Sergent !, 1881)
  6. (Désuet) (Théâtre) Pièce populaire où le Diable joue le principal rôle.
    • Une diablerie à quatre personnages.
    • Pour moi, sans parti, sans intrigue, retiré dans le paradis terrestre de Cirey, je suis si peu attaché à tout ce qui se passe à Paris que je ne regrette pas même la diablerie de Rameau ou les beaux airs de Persée. — (Voltaire, Correspondance, 1737)
    • Rien à dire de la mise en scène : ni pittoresque ni terreur ; une diablerie de la place du Châtelet. — (Eugène Forcade, Revue des Deux Mondes, 1866)
  7. (Beaux-arts) Gravure, peinture ou sculpture représentant des diables.
    • Les diableries de Jérôme Bosch.
    • Les chefs d’école antérieurs avaient enseigné à leurs élèves un mode de composition rationnel, où la fantaisie ne se glissait qu’en des conditions restreintes et prévues. Leurs Jugements derniers faisaient une part nécessaire aux scènes diaboliques, mais la diablerie ne s’isolait point d’un ensemble organique et jamais elle ne débordait son cadre. — (Louis de Fourcaud, La Revue de l’art ancien et moderne, 1912)
  8. Spectacle théâtral faisant intervenir des personnages fantastiques.
    • Au fond de l’immense cheminée qui s’ouvrait rouge et flamboyante, comme la gueule représentant l’enfer dans la grande diablerie de Douai, brûlaient des arbres tout entiers. — (Théophile Gautier, Le capitaine Fracasse, 1863)

Variantes orthographiques

Traductions

Prononciation

  • France (Lyon) : écouter « diablerie  »

Anagrammes

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Références