dépolitiser \de.pɔ.li.ti.ze\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)
Or, de quoi s’agit-il actuellement : de «dépolitiser» ou, passez-moi le terme, de «désélectoraliser» les Chemins de fer fédéraux. Il ne s’agit pas, je le répète, de dénationaliser ou de désétatiser les Chemins de fer fédéraux.— (Confédération helvétique, Bulletin sténographique de l’Assemblée fédérale, session de février 1938, page 34)
La « mission » de M. Guefter, en cette période bouleversante où le pays tout entier semble avoir pris la plume, s’être mis à parler, paraît en quelque sorte de « déconjoncturer », « dépolitiser » voire « démoraliser » l’histoire — mais pour mieux la réactiver, lui restituer son rôle nourricier, pour mieux la réinsérer dans un tissu socio-politique, un tissu mémoriel où la conscience de l’histoire ne se confondrait pas avec une « moralisation » stérile de cette dernière.— (Staline est mort hier…, article, in L’Homme et la société, année 1988)
En privatisant l’offre, on cherche à dépolitiser la demande, à lui faire préférer, selon les catégories de Hirschman, « exit » à « voice » : voter avec ses pieds en prenant la sortie plutôt que contester en donnant de la voix.— (Grégoire Chamayou, « Chapitre 26. Micropolitique de la privatisation », , La société ingouvernable. Une généalogie du libéralisme autoritaire, sous la direction de Chamayou Grégoire. La Fabrique Éditions, 2018, pp. 247-260.)
Pour de nombreuses personnalités comme la juriste Vanessa Codaccioni ou l’avocat Raphaël Kempf, l’usage du terme « écoterrorisme » sert en fait une autre finalité. Il ne s’agit pas de décrire une réalité, mais bien de dépolitiser l’action des militants en les criminalisant, voire en pathologisant.— (Gaspard d’Allens, « Écoterrorisme », un mot prétexte contre la lutte écologique, Reporterre, 3 novembre 2022)