dévotement \de.vɔt.mɑ̃\ invariable
Richard et Wilfrid suivirent Cédric le Saxon dans la chambre mortuaire, et, imitant leur guide, qui, d’un air solennel, leur désignait la bière d’Athelsthane, ils se signèrent dévotement, et murmurèrent une courte prière pour le salut du trépassé.— (Walter Scott, Ivanhoé, ch. XLII, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
On choisissait les temps d’orage ; et, pour ces parties hasardeuses, on s’embarquait le matin, une heure avant l’aube. En montant dans la barque, ces enfants croyaient se précipiter dans les plus grands dangers, c’était là le beau côté de leur action ; et, suivant l’exemple de leurs pères, ils récitaient dévotement un Ave Maria.— (Stendhal, La Chartreuse de Parme, 1838)
C’était réglé d’avance, toutes les femmes qui n’étaient pas mariées et qui voyaient des hommes allaient en enfer.(…) Ce serait stupide de se gêner, si les prêtres disaient des bêtises. Pourtant, elle baisait dévotement la médaille, toute tiède de sa peau, comme une conjuration contre la mort, dont l’idée l’emplissait d’une horreur froide.— (Zola, Nana, 1880)
Puis, s’étant agenouillée, elle se signa dévotement et se mit à prier.— (Émile Moselly, Terres lorraines, 1907)
Quand l’abbé fut tout près, le sautériau ôta son bonnet et se signa dévotement.— (Charles Deulin, Manneken-Pis)
Il soupa, lui tout seul, devant elle, Et fort dévotement il mangea deux perdrix.— (Molière, Tartuffe I, 4)
…, tandis que les théologiens ferraillent dans l’obscurité, et se damnent dévotement par charité.— (Frédéric II & Voltaire, L’anti-Machiavel - 1739 - (édition de 1947))