embrassons-nous, Folleville \ɑ̃.bʁa.sɔ̃ nu fɔ.lə.vil\
Il paraît qu’il y avait en présence des frères ennemis, des Individualistes, des Étatistes -- qui étaient dans la nécessité de rompre des lances et de se mesurer en champ clos. Ils ont argumenté fortement. Puis, tout a fini par un « Embrassons-nous, Folleville », obligé. Au fond l’on était d’accord.— (Édouard Petit, Autour de l’éducation populaire (recueil d’articles déjà parus), Paris : chez Charavay, Mantoux & Martin, 1896, page 10)
« Si nous jouons “Embrassons-nous Folleville”, nous aurons l’air ridicules », prévient Alain Juppé. Juppé l’intransigeant se sent encore plus blessé que s’il avait été trahi lui-même.— (Nicolas Domenach et Maurice Szafran, Le Roman d’un président, tome 1 : L’Humiliation, la résurrection, le reniement 1988-1995, Paris : Le Grand livre du mois, 1997)
En 1955, nous étions sous le choc de la “réconciliation” soviéto-yougoslave. Sans crier gare, la troïka moscovite avait débarqué à Belgrade pour se jeter dans les bras de Tito et le couvrir de fleurs. “C’est un malentendu, camarade ! Embrassons-nous Folleville !”. Tito-le-renégat, Tito “l’hitléro-trotskiste”, Tito-le-fauteur-de-guerre, Josip Broz Tito soudainement redevenait un grand communiste, le libérateur de son peuple !— (Gabriel Enkiri, Kidnapping : entre l’Élysée et Saint-Caradec, Éditions Phare-Ouest, 1998, partie 2)
Avec tous les photographes qui mitraillent à qui mieux mieux, la présence du ludion culturel qui a fait part sur les ondes de son opposition à la circulaire est la bienvenue et ne peut évidemment pas faire de mal. Fort bien, embrassons-nous, Folleville ! Il se montre d’ailleurs gai et détendu, peut-être un peu pompette, comme je ne l’avais encore jamais vu.— (Frédéric Mitterrand, La Récréation, Éditions Robert Laffont, 2013, page 41)
Sans vouloir recommander un Embrassons-nous, Folleville ! et encore moins prétendre à un monde univoque, je pense que le dialogue doit gagner du terrain par tous les moyens et avoir plus d’impact.— (Vincenzo Paglia, « Dialoguer au sujet de la foi », dans Lettre à un ami qui ne croit pas, traduit de l’italien par Chrystèle Francillon, Lethielleux Éditions, 2010)
L'état d'esprit « Embrassons-nous Folleville ! » qui a régné jusqu'à septembre 2023 dans les rapports entre la Pologne et l'Ukraine ne semblera naturel qu'à ceux qui sont dénués de toute conscience historique— (Emmanuel Todd, Le défaite de l'occident, Éditions Gallimard, 2023, p. 121)